La voilà revenue en force : l’aristocratie altogovéenne

Tout semblait pourtant baigner dans l’huile en début de son tout premier septennat à la tête de l’Etat gabonais, lequel Etat était confondu au royaume Makoko, au point d’avoir voulu instaurer une dynastie des Bongo au Gabon. Au moment de la campagne de l’élection présidentielle anticipée de 2009, tous les aristocrates altogovéens se sont levés comme un seul pour que la dévolution dynasti[CM1] que s’opère, avec la succession d’Omar Bongo Ondimba par son fils Ali Bongo Ondimba. Il y en avait même qui avait posé des milliards de Francs CFA sur la table, au titre de leur contribution à la campagne électorale. D’autres ont vidé leurs tirelires ou s’endetter, préférant même se ruiner.

Ali Bongo Ondimba est à jamais oublié et presqu’enterré vivant dans les plateaux Batékés. Il était parmi les siens comme un cheveu dans une soupe. L’aristocratie altogovéenne n’en voulait pas, ou plutôt plus.

Ali était encore l’enfant du pays des plateaux Batékés, l’héritier de la couronne de « Lewai », devenu Bongoville. Il fallait à tout prix conserver cette couronne face à ces «  méchants Fang » qui la convoitaient et menaçaient de s’en emparer. D’où le slogan en vigueur à l’époque, le fameux « Tout sauf les Fang », crée par un éminent membre de la cour de noblesse, originaire de la « Province sœur » du Haut Ogooué.

 Certains aristocrates zélés interdirent même à d’autres candidats de mettre leurs pieds en terre altogovéenne. Jean Eyeghe Ndong en sait quelque chose, si tant il s’en souvient encore, lui une réunion de campagne avait été annulée faute de salle dans un grand hôtel de Franceville, quand bien même il l’avait préalablement réservé  tout en s’acquittant des frais de location, les quels lui furent tout simplement rendus. Le défunt André Mba Obame dont l’avion qui le transportait avait été interdit d’atterrir sur le sol altogovéen a vécu la même amère expérience.

A ce moment précis, ce fut encore la lune de miel entre l’héritier au trône et le reste de la cour de noblesse. L’harmonie était totale.

Puis, les relations se sont progressivement dégradées. D’abord avec l’éviction de Jean Pierre Oyiba  du poste ô combien névralgique de Directeur de Cabinet du Président de la république, remplacé pendant un temps assez court par un autre aristocrate altogovéen, le nommé Boguikouma. Puis, et crime de lèse-aristocratie altovéenne, ce dernier a été remplacé à son tour par un certain Maixent Accrombessi, devenu Nkani, en tête d’une « légion étrangère » constituée de Coréens, d’écossais, de Djiboutiens, de ses compatriotes Béninois, de Maliens et consorts.

 Ces derniers se  sont alors emparés des leviers de commande du Gabon à tous les niveaux. Du coup, l’aristocratie altovéenne qui en avait le monopole s’est mise presqu’en rébellion. D’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat, ils n’en voulaient plus. Certains membres de ladite aristocratie se sont même auto-exilés, en France par exemple.

Puis encore, le fossé s’est de plus en plus creusé entre Ali et les aristocrates altogovéens avec l’arrivée aux affaires de la bande Laccruche Alliangha. Prétendument d’Okondja, ce dernier fit son entrée à la cour du roi grâce à la reine-mère Sylvia, avec la mission de guider les premiers pas vers le trône du prince héritier Noureddin. Mal le prit de vouloir devenir Calife à la place du Calife. Son court règne fut également un moment de pénitence pour les aristocrates altogovéens. Beaucoup étaient écartés des sphères de prise de décisions de l’Etat
Après l’épisode de la bande à Laccruche, c’est la « Young Team », sous la houlette de Sylvia Aimée Valentin Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Valentin Bongo Ondimba, qui s’est installée au Palais de marbre du bord e mer de Libreville. Les aristocrates altogovéens n’y virent que du feu, en dehors de quelques-uns. Et leur calvaire fut sans fin.

Le pire a failli se produire le 30 août 2023, lorsqu’un Fang-encore eux, ils ont vraiment de l’appétence pour le pouvoir- Albert Ondo Ossa  fut au seuil du palais de marbre de Libreville, prêt à mettre à la dynastie issue du pays Batékés. Il fallait agir et vite. Et ce fut le coup d’Etat militaire, lequel a libéré l’aristocratie altogovéenne d’un calvaire qui dure depuis l’époque de la « Légion étrangère ». Et la voilà revenue en force aux affaires .Il n’y avait qu’à regarder l’aéropage de personnalités qui a accueilli le nouveau fils du terroir, le « libérateur », lors de toutes ses étapes de campagne électorale dans le Haut-Ogooué.

 Les lendemains ne paraissent pas rassurants pour tous ceux qui s’agitent dans le septentrion, convaincus d’avoir un des leurs à la tête du pays.


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