4,80 .0/0  d’électeurs en perte et profit

Et voilà qui arrive lorsque l’on triche dans la précipitation, surtout lorsque l’on n’est pas très calé en arithmétique. Pour les experts mis à contribution par Hermann Immongault, les huit (8) candidats en lice pour briguer le fauteuil présidentiel à l’issue du scrutin qui a eu lieu le 12 avril 2025, totalisent, en termes de pourcentage : 95,20 0/0 de voix. Soit 90,35. 0/0 pour le « Triomphateur » Brice Clotaire Oligui Nguema;  3, 02 0/0 attribués par magnanimité et générosité à Alain Claude Bilie By Nze ; 0, 56 .0/0  à Chaning Zenaba Gninga ; 0,380/0 à Joseph Lapensée Essingone ; 0, 33 0/0 à Stéphane Germain Iloko Boussengui ; 0,32 0/0 à Alain Simplice Boungoueres ; 0,13 0/0 à Axel Sosthène Ibinga Ibinga ; 0, 09 0/0 à Thierry Yvon Ngoma ; ce qui fait, redisons-le, 95,20 0/0, au lieu de 100 .0/0.

 Vous conviendrez avec nous que l’alchimie qui a permis de parvenir à ce résultat dépasse tout entendement arithmétique. Même un élève de cours préparatoire ferait mieux. Où sont passés les 4,20 0/0 qui se sont eux aussi exprimés à la faveur de tel ou tel candidat ? La réponse se trouve dans les tiroirs du Laboratoire de fraude électorale sis à l’Avenue De Cointet, siège du Ministère de l’Intérieur. Et la perte est du côté du candidat que l’on a voulu à tout prix décrédibilisé et le profit au bénéfice de « Triomphateur »

Même Omar Bongo et Ali Bongo Ondimba n’étaient jamais parvenus à une telle grossièreté, pour ne pas dire stupidité. C’est vrai qu’en 1993, pour un petit rappel historique, Le candidat Omar Bongo avait été proclamé vainqueur, alors que le dépouillement des urnes se poursuivait dans la plupart des centres de vote de Libreville. C’était sans précédent dans l’histoire de l’organisation des élections dans le monde entier. Puis en 2016, le Ministre de l’intérieur de l’époque, Pacôme Moubelet,  rendit publics les résultats d’un scrutin présidentiel âprement disputé, avec un pourcentage de participation surréaliste de 99, 98 0/0 dans la province du Haut Ogooué. La suite, on la connait.

Ces deux exemples illustraient déjà le niveau atteint, à ces deux époques, par la haute science politique du laboratoire de Bongoville en matière de fraude électorale. Cette fois-ci, c’est de Ngouoni, toujours dans le Haut Ogooué,  à quelques encablures de Bongoville, qu’un autre laboratoire de sciences politiques, vient d’exceller en rendant publics des chiffres défiant toute logique arithmétique.

Et l’on parle de Transparence électorale, par le simple fait que tout se serait passé dans le calme et la sérénité ; que les électeurs n’aient rencontré aucun obstacle pour accomplir leur devoir civique, que les procès- verbaux aient été signés et rendus publics dans les bureaux de vote, et les résultats annoncés dans les délais raisonnables par le Ministre de de l’Intérieur, sans aucune forme de contestation.

Rappelons qu’il en est toujours été ainsi depuis 1991, année de la toute première élection sous l’ère de la démocratie multipartite au Gabon. A quelques exceptions près, il y a souvent eu engouement devant les centres de vote, les électeurs ont toujours  voté sans anicroches et les procès –verbaux signés comme cela se voulait. Ce n’est que lors de l’annonce des résultats que tout s’est souvent gâché. Feu Mboumbou Miyakou fut surnommé  le « tripatouilleur » en raison de la science qui fut la sienne en matière de manipulation des chiffres. Jean François Ndoungou le rivalisa et le dépassa même en 2009, en inversant avec beaucoup plus d’habileté les résultats de l’élection présidentielle anticipée de cette année, foi de Monsieur Michel de Bonnecorse, à l’époque le Mr Afrique de Jacques Chirac. Pacôme Moubelet ; pour reparler de lui, en fit autant, sinon pire, en 2016.

Cette année, s’il n’y a pas eu vive contestation, c’est tout simplement parce que ceux qui agissaient sur ordres dans les situations précédentes, pour mater et réprimer dans le sang toute velléité d’une telle contestation, sont aujourd’hui devenus, en même temps les donneurs d’ordres et les exécutants. Et puis, faut-il le reconnaitre, beaucoup de Gabonais vivent toujours dans le rêve et les hallucinations des évènements du 3à août 2023. Le réveil risque d’être tardif, dans un océan d’illusions.

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