L’avenir du PDG en pointillés… vive le « Rassemblement »

Le Révérend Pasteur Georges Ngoussi aurait été l’hirondelle qui annonce le printemps. Juste après la publication des résultats du référendum du 16 novembre 2024, sans trop savoir pourquoi, il a rué dans les brancards et s’est fendu en déclarations tapageuses contre le Parti Démocratique gabonais dont il n’est nullement membre.

 Dans un procès en règle, il a exigé sa suspension immédiate, conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif-exclusif d’Angondjé, avant de proposer la mise en place d’une « Plateforme «   qui rassemblerait toutes les forces vives de la Nation, notamment celles favorables au CTRI.

 Il ne l’a pas dit ainsi, mais c’est ce qui transparaissait à travers sa pensée de « prophète » faiseur de miracles, capable de prédire l’avenir.

Pourquoi  doit-on sanctionner l’ex-parti unique, en vertu de quels délits ou crimes commis et au vu de quelle disposition légale ? Le prometteur d’un certain nombre des églises du réveil, celles lui ayant permis de faire  fortune, n’ a apparemment pas avancé un argument qui tienne.

 S’il s’agissait du bilan désastreux de la gouvernance du pays par ce dernier beaucoup, devenus des  indéfectibles et indécrottables soutiens du CTRI et de Brice Clotaire Oligui Nguema, comme ils l’ont été avec Ali Bongo Ondimba, ne passeraient-ils pas à la barre, avant d’être conduits à la potence ?

 Un parti politique peut être suspendu ou interdit pour des accusations de trouble à l’ordre public ou d’atteinte à la sécurité d’un Etat. Tel  est-il le cas pour le PDG ? La démonstration n’a pas encore été faite. Ce d’autant plus que quelques jours avant les sorties de l’Homme de Dieu, qui s’investit autant dans le spirituel que dans le temporel, le PDG et le CTRI étaient main dans la main,  battant campagne ensemble pour le triomphe du « OUI » lors du référendum qui venait d’avoir lieu dans le pays. Et les chiffres montrent que c’est ce choix qui aurait été largement plébiscité par une écrasante majorité des Gabonais, du moins parmi le tiers qui s’est déplacé ce jour-là vers les urnes.

La logique voudrait donc que ce PDG demeure dans les bonnes grâces de son allié le CTRI, pour lequel il est apparu comme la branche politique. Aussi curieux que cela puisse l’être, pour services rendus, il encourt plutôt une sanction, selon le Révérend Pasteur Georges Ngoussi et ceux au nom desquels il s’exprime ces derniers temps.

C’est dans ce contexte de victoire électorale difficile  à digérer et à gérer que survient la démission fracassante du PDG de l’une de ses figures de proue, Guy Bertrand Mapangou. Une démission habillée de principes moraux tels l’ « éthique » et le « libre arbitre ».Principes auxquels il n’a guère habitué les Gabonais pendant ses nombreuses années de « pdgisme », aux côtés d’Ali Bongo Ondimba.

Les actes posés par le Révérend Georges Ngoussi et Guy Bertrand Mapangou trouvent donc leurs motivations ailleurs. A y regarder de plus près, les chiffres des résultats du référendum, le fort taux d’abstention, la déculottée au niveau de la diaspora ; tout ceci semble avoir convaincu le CTRI et son chef que le PDG, du moins ce qu’il en reste, est un allié encombrant et  porte malheur, un mauvais compagnon. Et que pour les échéances électorales futures, sa présence à leurs côtés risque encore d’être plus préjudiciable.

 Il vaut mieux alors commencer à rassembler ailleurs et ratisser large. Guy Bertrand Mapangou pourrait de ce fait être ce « rassembleur » qui fédérera toutes ces associations ayant fleuri autour et sous la houlette du CTRI, ce pour constituer un grand parti  dont le candidat à la prochaine élection présidentiel est presque déjà désigné. Les premiers jalons posés sont donc, et vraisemblablement, le mouvement dont il vient  d’annoncer très officiellement la création,  le « Rassemblement ». Presqu’une espèce de « RSDG » imaginée par Omar Bongo Ondimba et Paul Mba Abessole dans les années 90, avec le risque d’un retour à un parti unique de fait. Et disparaitrait progressivement, à petits feux, le Parti Démocratique Gabonais, même s’il annoncé très prochainement la tenue d’un congrès. Ce serait peut-être la dernière messe avant l’inhumation.

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