Les Gabonais qui ont voté le 16 novembre dernier pour doter leur pays d’une nouvelle constitution ne faisaient aucun rapprochement entre l’acte qu’ils posaient et les intérêts des loges maçonniques de leur pays.
Pour eux (les Gabonais), il fallait dire « OUI » ou « NON » à une loi fondamentale qui engage leur avenir, leur vivre-ensemble. Que viennent faire, dans ce cas, les Francs- maçons dans cette affaire ? Seuls des initiés seraient à même de répondre à cette question, au regard des remous et des intrigues qui ont lieu en ce moment au sein de la Grande Loge du Gabon (GLG) dirigée par un certain Jacques Denis Tsanga, au titre de Grand Maître, lequel avait remplacé Ali Bongo Ondimba tombé en disgrâce politique et spirituelle.
Il est reproché, semble –t-il, au Grand Maître Jacques Denis Tsanga, actuellement gouverneur de la Province du Haut Ogooué – il y est depuis près de dix ans, excepté le petit tour qu’il a fait au gouvernement après l’élection présidentielle de 2016- ; il lui est reproché disions-nous, d’avoir convoqué une « Assemblée générale » de la GLG, au moment où se déroulait la campagne référendaire. Du coup, il est accusé de « lâchage », « d’infidélité »
Pour une certaine presse proche de cette obédience maçonnique, il s’agit –là d’un crime lèse-CTRI, quand on sait que, révèle cette même presse, c’est sa fratrie à l’intérieur de ce CTRI qui l’avait imposé à la tête de cette grande loge maçonnique du pays, parrainée par la Grande Loge de France (GLF).
Pour ces « frères » qui l’avaient donc intronisé en février 2024, Tsanga ne ferait plus l’affaire, surtout qu’il se serait entouré des hommes proches de l’ex- Grand Maître, Ali Bongo Ondimba, dont on dit qu’il aurait été déchu de la tête de la GLG pour avoir « violé le serment à la Nation ». On croyait que ce dernier avait prêté serment à la Nation en 2009, puis en 2016 en tant que Président de la République « élu » par les Gabonais ; on découvre aujourd’hui que c’était en tant que « Grand Maître » de la « Grande Loge du Gabon » !
Du coup, la déduction s’impose à tous ceux qui découvrent ces remous et intrigues, il y a donc un lien, presqu’ombilical, entre le CTRI aujourd’hui aux commandes de l’Etat et la Grande Loge Maçonnique du Gabon, et de facto avec les résultats du dernier référendum d’adoption une nouvelle constitution de la République gabonaise.
Et ça, les électeurs qui ont accompli de leur devoir civique le 16 novembre dernier l’ignoraient. Ils ne savaient pas que l’implication des Francs-maçons de la GLG dans cette campagne référendaire était si importante que cela est révélé aujourd’hui. Pourquoi pas celles des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes ou des animistes ? Pourquoi alors faire voter les Gabonais, si tant est que la dernière décision revient à la « Fratrie », c’est-à-dire aux maçons ? Simple formalité, dirait-on.
Il est ainsi un point sur lequel l’histoire politique gabonaise pourrait mettre tout le monde d’accord, c’est celui de ce lien entre les sphères maçonnique et politique ayant pignon sur rue dans le pays, que ce soit la Grande Loge Maçonnique du Gabon ou sa rivale, la Grande Loge Symbolique du Gabon. Elles sont toutes les deux, les principaux viviers de l’élite politico –administrative et militaire du Gabon. Il semble d’ailleurs qu’il en est de même dans la plupart des Etats africains francophones, anglophones et même lusophones où existe et fonctionne ce même type d’obédiences.
Dans le cas du Gabon, discrète au départ, la franc- maçonnerie s’est révélé être une organisation efficace qui influence les grandes décisions politiques dans le pays. Au bénéfice de Qui ? A celui d’une élite militaro-administrative et militaire qui tient les rênes de l’Etat gabonais depuis 1960
La preuve, personne de tous ceux qui ont dirigé cet Etat depuis cette date n’a échappé à l’emprise de la « fratrie » en tant qu’initié. Importée au Gabon par Pierre Fanguinoveny, Léon Mba Minko m’Edang en fut initié ; Il en fut de même d’Albert Bernard Bongo, de Georges Rawiri et de bien d’autres dignitaires du régime politique gabonais.
Du coup, dans l’imaginaire de l’opinion, quiconque voudrait gravir les marches dudit Etat, jusqu’au sommet, doit impérativement passer par là. Et voilà qui fait de la maçonnerie, à tort ou à raison, une organisation secrète qui s’adonne à des pratiques peu orthodoxes allant jusqu’aux sacrifices d’êtres humains. Toute chose n’ayant rien à voir avec les pratiques de ces vieux rites d’origine écossaises ou anglaises et dont s’est appropriée la France et d’autres régions du monde