Pas de quoi exulter, lorsqu’on fait une lecture objective des résultats du référendum qui vient d’avoir lieu Au Gabon.
Si l’on tient compte des chiffres officiels, 36015 électeurs ont voté pour le « Non » sur toute l’étendue du territoire national, ce qui donne un pourcentage de 08,20 0/0. Il y a eu, toujours selon les mêmes7_à’ chiffres officiels, 8534 bulletins blancs ou nuls et 387804 abstentions. Ce qui fait un total de432353 électeurs
A supposer que tous ces Gabonais aient voté « Non » du fait de n’avoir pas voté « OUI », cela donne un pourcentage de 51,60 pour cent. Et le « Non » l’aurait emporté. Ce n’était là qu’une simulation qui prouve que le « Oui » n’est pas aussi triomphant que l’on le prétend ? Surtout que d’autres calculs montrent bien que les 92 0/0 de « OUI » ne représentent que 46 0/0 du collège électoral.
Au lieu de jubiler et de crier à la victoire, les autorités de la Transition doivent donc se ressaisir et s’asseoir pour analyser froidement ces chiffres, en tenant notamment compte de certains faits qui les alertent quant à l’avenir.
Il y a d’abord les résultats de la diaspora. Partout en France plus particulièrement, le « OUI a mordu lamentablement la poussière .Avant la chute d’Ali Bongo Ondimba, cette diaspora était considérée comme le fer de lance de la lutte contre la dictature. Jean Ping en sait quelque chose, lui qui en avait fait une armée d’avant-garde dans la lutte qu’il disait mener pour se réapproprier la victoire électorale que lui avait volée Ali Bongo Ondimba en 2016. La Place du Trocadéro de Paris était devenue le principal foyer de l’insurrection. Il en était fier, Jean Ping, de voir ces Gabonais disséminés dans le monde entier se mobiliser pour sa cause. Tous les collaborateurs et autres complices du chef de l’Etat déchu, avaient droit à leur dose de poudre blanche dès qu’ils mettaient leurs pieds sur le sol français. Ils étaient traqués jusqu’à leurs hôtels et restaurants. Lors de la prise du pouvoir par les militaires le 30 août 2023, ce furent des scènes partout où se trouvaient des Gabonais à l’extérieur du pays ; l’espoir était né. Puis quelque temps après, le désamour s’est installé ; lequel vient de se traduire par les résultats rappelés plus haut.
Puis, il y a le déroulement des op »rations du vote elles –mêmes. Urnes bourrées, procès- verbaux remplis et signés cinq (5) jours avant le scrutin – comme à Mekambo, achats des consciences ; pourcentages de suffrages exprimés supérieurs au nombre d’inscrits, le Partis Démocratique Gabonais n’aurait pas fait mieux. Et voilà pourquoi ceux-là qui furent accusés d’avoir « tronqué » les résultats de l’élection présidentielle d’août 2023 sont en libertés, puisqu’ils ont fait moins que les organisateurs du référendum.
Ce n’est donc que partie remise, puisque les mêmes causes risquent de reproduire les mêmes effets ; En 2009, le candidat Ali bongo Ondimba avait été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel anticipé de cette année par Jean François Ndoungou, avec 41 0/0 de suffrages exprimés en sa faveur, ce après avoir inversé les résultats qui donnaient André Mba Obame Vainqueur – parole de Monsieur Michel de Bonnecorse, à l’époque le Mr Afrique de Jacques Chirac- Puis il s’est installé à la tête de l’Etat, faisant comme les Gabonais ne s’étaient exprimés contre lui dans les urnes. En 2016, en dépit de la saignée qu’a connue le camp des forces qui l’avaient soutenu en 2009, il a récidivé au détriment de Jean Ping. Puis il avait sept (7) autres années à la tête de l’Etat. Le voleur ayant 99 jours et le propriétaire un(1) seul, il a été pris la main dans le sac la nuit du 30août 2023.
Et voilà que ceux lui ont mis la main dessus reproduisent les mêmes pratiques. Ne risquent-ils pas, eux aussi, d’être pris ? Il y’a de fortes chances.