Pour une fois qu’elle fut bien inspirée, Joséphine Nkama Bongo, alias Patience Dabany, considérée comme l’une des divas de la chanson gabonaise avait chanté en 2009 : « on vous connait ». Elle s’adressait à ceux-là qui avaient accompagné son ex-mari tout au long de sa carrière politique et qui avaient refusé de faire de même pour son « fils ». Pour les avoir observés autour et avec Omar Bongo Ondimba, elle connaissait parfaitement leurs pratiques, leurs us et mœurs, leurs stratégies, en quelques mots, de quoi ils étaient capables.
Certains sont allés se recycler un moment donné dans l’opposition, pour causes de déceptions et autres frustrations diverses et sont devenus des opposants radicaux. D’autres, restés au PDG, ont fait d’Ali Bongo Ondimba le « Distingué Camarade Président » avec lequel ils devaient arrimer le Gabon à l’attelage des pays émergents en 2025.
Bien malheureusement, avant que cela n’arrive, voilà qu’est survenu le coup d’Etat militaire du 30 août 2023. Un coup d’Etat censé avoir chassé le PDG du pouvoir. Curieusement, on note aujourd’hui qu’il aurait été une occasion en or offerte aux acteurs politiques de l’ordre ancien pour se retrouver. Du coup, avec le CTRI, et main dans la main, tous les anciens Pdgistes et les militaires, auteurs du coup d’Etat, font campagne pour faire triompher le non ?
Ce qui laisse supposer que ce n’est pas tant la nature et le contenu de la nouvelle constitution qui les intéresse, mais leurs positions personnelles et surtout le souci de conserver ou de se réapproprier leurs rentes.
Parce que ,entre nous, qu’est-ce qui peut mettre ensemble aujourd’hui, en toute symbiose et synergie ceux qui, hier, prétendaient se battre pour la démocratie, les libertés publiques, les droits de l’homme, un Etat de droit démocratique garantissant la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la transparence électorale ; et d’autres qui, auprès et avec Ali Bongo Ondimba, violaient et bafouaient allègrement tous ces principes et valeurs ?
Certains, comme Jean Ping et Alexandre Barro Chambrier, sont même obligés de s’auto-flagellés. De père d’origine chinoise –d’où son patronyme- marié à une ivoirienne, âgé de plus de 70 ans, comment le premier -cité peut –il accepter les dispositions contenues dans l’article 43 de la nouvelle constitution, alors qu’il y a à peine plus d’un an, il se présentait encore comme le « Président élu des Gabonais ? Ces Gabonais sont-ils trompés en 2016 en lui accordant majoritairement leurs suffrages, tout en sachant qu’il avait déjà dépassé les 70 ans ? Quant au deuxième –cité, Hugues Alexandre Barro Chambrier, il est de grand-père français, de mère d’origine béninoise, il est marié à une congolaise et il va bientôt atteindre les 70ans. Comment expliquer qu’il accepte, lui aussi, les mêmes dispositions de l’article 43 de la nouvelle Constitution ? Des compatriotes bien connus en situation de handicap, n’en parlons plus.
Le « On vous connait » de Marie Joséphine Nkama, alias Patience Dabany a donc ici tout son sens. On n’a là, des hommes et des femmes qui se sont retrouvés et se sont rassemblés autour du Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI, rien que pour assouvir leurs ambitions personnelles, satisfaire leurs mesquins et égoïstes appétits. Beaucoup n’ont même pas lu la mouture définitive de la nouvelle constitution, avant de prendre position. D’où les élucubrations, souvent hors sujet, dans lesquelles ils se lancent.
Avant-Hier, ils ont eu le même comportement, les mêmes pratiques avec Omar Bongo Ondimba. Hier Avec Ali Bongo Ondimba. Et aujourd’hui autour de Brice Clotaire Oligui Nguema ; Avec les deux premiers, le résultat a été le coup d’Etat militaire du 30 août 2023.