Une fois de plus, la stratégie de « retenez-moi ou je vais un malheur » a bien fonctionné

Retenez-moi ou je vais un malheur, telle est la vieille stratégie d’une grande majorité de partis et personnalités politiques  gabonais pour subsister politiquement, ce depuis plus d’une trentaine d’années.

 A chaque échéance électorale capitale, ils bombent le torse, roulent les mécaniques, usent des effets de manche, de rodomontades, de coups de menton et font semblant de s’opposer aux tenants du pouvoir. Finalement, tout finit par se calmer dans une paix des braves, pourrait-on dire.

 Cette stratégie bien huilée a bien fonctionné avec le défunt Omar Bongo Ondimba. Elle a également été de rigueur avec son successeur de fils à la magistrature Suprême, Ali Bongo Ondimba. Brice Clotaire Oligui Nguema qui a été à l’école de ces derniers vient, lui aussi, d’en être l’heureux bénéficiaire, pour faire triompher le « OUI ».

Ainsi, des partis politiques qui s’étaient déjà prononcés pour le « Non », certains avec fermeté et le verbe haut, viennent de tourner casaque. L’on a pu apercevoir certains d’entre de leurs leaders, auprès de personnalités ayant adopté la même position, dont notamment l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilié By Nze. Et les voilà qui viennent de pondre, avec d’autres, une déclaration  appelant à voter  « Non ».

 Il leur a suffi d’une courte rencontre avec le Président de la Transition au Palais de marbre du bord de mer de Libreville pour découvrir, comme par enchantement, voire par miracle, que le Gabon aurait besoin de « stabilité » et de « développement ».

 Il y a à peine deux à trois jours, ils semblaient être convaincus que la nouvelle Constitution en voie d’adoption était une menace pour l’unité nationale et la cohésion sociale ; qu’elle ne garantissait pas l’Etat de droit démocratique et les libertés publiques ; qu’elle discriminait et divisait les Gabonais ; qu’elle portait les germes de l’autocratisme et d’une dérive monarchique. C’était devant les écrans de télévision et les micros de chaines de radios.

Aujourd’hui, dans leur déclaration commune, ils disent avoir renoncé à ces convictions, le projet de la nouvelle constitution s’inscrivant dans une logique qui privilégie l’ « intérêt national » (sic) ; qu’il vise, toujours selon eux, à « renforcer les institutions et à ouvrir la voie à un avenir plus démocratique (resic) et inclusif pour tous les Gabonais ».

Pour en arriver là, Brice Clotaire Oligui Nguema a utilisé l’appât de toujours : les espèces sonnantes et trébuchantes, lesquels ont fait fermer les yeux, en quelques fractions de secondes, à ses interlocuteurs du jour qu’étaient les présidents des partis politiques : le Mouvement de Redressement national (le MORENA) ; l’Union du Peuple Gabonais (UPG) ; le Rassemblement pour le Progrès et le Bien du Gabon( RPDG) ; l’Association pour le Socialisme au Gabon (APSG) ; le Parti du Peuple Gabonais (PPG) ; L’Alliance pour la Renaissance Nationale (ARENA) ; le Parti du Renouveau National( PRN) ; Energie du Peuple Indépendant (EPI) ;et le Mouvement des Citoyens Gabonais (MCG).

 A la vue de ces espèces sonnantes et trébuchantes, ils ont effacé de leurs mémoires, les articles 42, 48, 55, 62, 69, et 123 dont ils disaient qu’ils donnaient de la migraine.

Pour ceux qui se posaient des questions sur la prolifération de groupuscules abusivement appelés partis politiques au Gabon, la réponse est là. Ce ne sont que des chapelles avec à leurs têtes des mercenaires politiques. Et comme tout mercenaire, ces derniers sont conviction, sans foi ni loi, parce que n’étant guidés rien que par l’appât du gain.

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