Jean François Ntoutoume Emane enfin dans ses vrais habits de notable Fang

Il y a quelques années, un certain Jean Ntoutoume Ngoua avait tenté de rassembler les membres de sa communauté ethnolinguistique, les Fang, dans une association en s’inspirant de ce que faisait un certain Idris Ngari à Ngoueni, dans le Haut-Ogooué », l’association Tsoumou qui faisait tant parler d’elle à cette époque.

Cette initiative de Jean Ntoutoume Ngoua provoqua l’ire de feu Omar Bongo Ondimba qui s’était empressé  d’envoyer à la télévision un certain Jean François Ntoutoume Emane pour dénoncer avec forte énergie une telle initiative qui, aux yeux du défunt chef de l’Etat, participait d’une dérive vers un repli identitaire ethnique.

 Il ne s’était pas servi du dos de la cuiller, le fils de Lalala, dans le cinquième arrondissement de Libreville. Sous la dictée d’Omar Bongo Ondimba dont il recevait les plus hautes instructions et sous la très haute inspiration de ce dernier, il n’avait pas manqué de dire tout le mal qu’il pensait de la démarche de Jean Ntoutoume Ngoua qui, selon lui, sapait l’unité nationale. Et cela fit long feu. L’intéressé, Jean Ntoutoume Ngoua rentra dans ses petits souliers pour ne plus en parler. Seule l’Association Tsoumou des Batéké de Ngoueni continua à occuper l’espace politique et social du pays.

Ce temps est désormais révolu. L’ethnie a repris de la place au sein de l’espace politique et social du Gabon. On ne parle plus que de cela, au moment où  sous d’autres cieux, les débats idéologiques refont de plus en plus surface. Des associations aux contours géo-ethniques fleurissent en terre gabonaise, damant le pion aux partis politiques. Des ressortissants de telle ou telle province du pays s’organisent et se retrouvent pour faire allégeance au CTRI et à son chef, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. On se dispute même ce dernier, en constatant subitement, alors qu’il approche les 50ans, qu’i al en même temps un ADN fang d’Oyem et celui des Téké de Ngouoni.

  C’est désormais à qui s’en appropriera le plus. Du coup, il s’est mis lui-même à califourchon entre le canton Bissok du département de Woleu (Oyem), dans le Woleu Ntem et Ngouoni dans le Haut –Ogooué. Une position peu confortable de funambule qui ne lui laisse pas du répit, obligé qu’il est de séjourner régulièrement à Nkoum Yengui à Oyem où l’attendent à la queleleu de nombreux courtisans et à Ngoueni où l’attendent également d’autres.

Et cela fait des jaloux dans d’autres provinces du pays. Du coup, à Fougamou, à Tchibanga, à Okondja et partout ailleurs, on est également obligé de mobiliser les troupes sur la base de l’ethnie, aux fins d’apparaitre sur les écrans-radars du chef de la transition. Il n’y a qu’à s’en tenir aux nombreux communiqués qui paraissent ces derniers temps dans la presse.

Ainsi, la dernière rencontre des Fang du Woleu Ntem, celle qui a récemment eu lieu dans un grand hôtel de Libreville, a beaucoup inspiré Jean François Ntoutoume Emane qui ne voudrait pas que les siens ; les Fang de la province, restent en marge de cette dynamique de repli identitaire ethnique[CM1] . Il a alors pris sa plume pour adresser le communiqué ci-joint, lequel convie les « Notables et Personnalités Politiques Fang » à une rencontre qui aura lieu le samedi 02 novembre 2024 à 14 heures, à sa résidence de Tahiti. Il est permis d’imaginer que, comme l’ont fait les Fang du Woleu Ntem, l’ordre du jour portera sur le soutien à apporter à Brice Clotaire Oligui Nguema, dans la perspective du référendum d’adoption d’une nouvelle constitution de la république gabonaise. Un soutien qui pourrait ne rien avoir avec le débat constitutionnel, mais qui risque d’être motivé par des considérations ethniques.

 On va soutenir le fils, alors que ce dernier n’est pour le moment candidat à aucune élection.

 Le ridicule ne tue pas !


 [CM1]

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