CTRI-PDG : Comme d’un iguane retrouvé mort en forêt

Le double comportement du CTRI vis-à-vis du PDG a quelque chose d’hallucinant et même d’ahurissant. « Edun Nka’a », disent les Fang. Voilà ce qu’est devenu l’ex-parti de masse (sic) pour les militaires au pouvoir au Gabon depuis le 30 août 2023. « Edun Nka’a », c’est cet iguane retrouvé mort en forêt sans trop savoir de quoi  est-il décédé. Dans l’imaginaire des Fang, il s’agit là d’une découverte en présage d’un malheur. Abandonné en forêt ou emporté au village, le résultat sera le même, le malheur annoncé est inévitable.

Le PDG était annoncé mort et enterré. Contrairement à l’iguane, les raisons de cette mort sont connues par le commun des mortels des  Gabonais. Il a été déchu du pouvoir, du moins avait-on voulu faire savoir, en raison de sa gestion calamiteuse du pays. Ainsi en ont décidé les militaires regroupés au sein du CTRI.

 Aujourd’hui, le même CTRI ne sait plus quoi en faire. Le laisser dans l’opposition lui créera bien de problèmes, du fait de son implantation sur l’espace politique national. Il a été pendant 22ans, la seule et unique formation politique au Gabon. C’est un parti politique vieux de plus de 54 ans, regorgeant de plusieurs cadres de l’élite politique et administrative du pays. Il est pétri d’expérience sur le terrain politique et dispose de colossaux moyens financiers et matériels que lui envient bien d’autres formations politiques gabonaises. C’est donc une force dont il est difficile de se passer, et les militaires, dont le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, en sont conscients.

De l’autre côté de la médaille, il y a une majorité du peuple gabonais qui ne veut entendre parler, mais alors pas du tout du PDG. Elle le haï,  le voue aux gémonies  et souhaite que l’on le jette aux orties, et pourquoi pas dans une fosse à lion ; Le désamour est tellement profond que lors du Dialogue national inclusif-exclusif d’Angondjé ; les participants ont recommandé de le suspendre pendant trois ans et même de la bannir du paysage politique national, tout en recommandant également de poursuivre judiciairement ses dirigeants, du moins certains. Leur inéligibilité avait même été préconisée. Du coup, s’allier à lui constitue une espèce de repoussoir.

C’est face à un tel dilemme que se retrouvent le CTRI et son chef, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Apparemment, ils se comportent comme cet homme qui souhaite assouvir sa libido et qui convoite une femme réputée laide. De nuit, il s’en approche, et le jour il fait comme si il ne l’avait jamais vue.

 Parce que, il faut bien que l’on se pose ces questions : qui a décidé de la mise en place du directoire provisoire actuel du PDG en nommant Paul Biyoghe Mba au poste de 1er Vice- président, sans savoir qui en est le président, et Angélique Ngoma comme Secrétaire général pour ne parler que de ces deux-là ? En tout cas pas Ali Bongo Ondimba qui s’est retiré de la vie politique nationale. Qui finance les activités actuelles de ce parti, et non des moindres ? Qui énumère les responsables de ses structures de base, dont les secrétaires des différentes fédérations ? Au nom de quoi les principaux responsables dudit parti prennent-ils part à des réunions au sommet de l’Etat, aux côtés des membres du CRTi ?

Les réponses à toutes ces interrogations traduisent l’ambivalence et l’ambiguïté des relations entre le CTRI et le PDG. Une ambivalence et une ambigüité habilement masquées par la dernière sortie du porte –parole du CTRI, lequel a fustigé le comportement de certains partis politiques et autres fonds de commerce associatifs qui se servant, selon lui, de l’image et du nom du chef de la Transition pour battre campagne pour le « OUI ».

 Et tout le monde l’aurait compris, c’est bien le PDG qui était particulièrement visé, puisque d’autres formations politiques et associations, tels l’UPR de Gervais Oniane et «  Ossimane » s’y emploient depuis des mois.

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