En un temps record, le Parti Démocratique Gabonais a repris du poil de la bête. Il s’est requinqué. Il n’est plus cette formation politique dont les dirigeants étaient destinés à être brûlés au bûcher il y a à peine un an. Il nargue même aujourd’hui ses nombreux détracteurs qui le vouaient aux gémonies et pensaient que c’en était fini de sa superbe, de son hégémonie sur la scène politique gabonaise, de son mépris des autres formations politiques et de son arrogance. « Le PDG que vous cherchiez est là, parlez encore », clamaient ses dirigeants, militants et sympathisants, dans un délire collectif le 12 octobre 2024 dernier.
Puisque ces autres formations politiques sont censées avoir été suspendues sur ordre des dialogueurs d’Angondjé, il demeure par les temps qui courent la seule qui anime la vie politique nationale. Et l’on semble être revenu à la période du parti unique.
Ce revirement de situation, cette revitalisation, c’est bien le cas de le dire aujourd’hui, les « camarades de Louis » les doivent au CTRI qui tente, sans le dire, de faire effacer de la mémoire collective des Gabonais l’image négative qu’ils avaient du PDG. Une image associée, et collée aux quatorze dernières années de la vie politique gabonaise, à la personne d’Ali Bongo Ondimba. Etant donné que de l’avis de certains, les quarante-deux (42) autres années passées par son prédécesseur de père, et à la tête de ce parti et à celle de l’Etat, ont été une période pendant laquelle le Gabon était un petit paradis terrestre. Il y coulait du lait du du miel.
Ali Bongo s’en étant allé, et grâce au CTRI, le Gabon est redevenu ce paradis terrestre qu’il fut. Le problème des infrastructures routières semble être en voie de résolution, vu qu’en moins d’un an, six cent (600) kilomètres de routes ont été bitumés ou bétonnés ; de nombreux établissements scolaires et sanitaires ont été construits. Des autres édifices publics tels des casernes de sapeurs-pompiers, n’en parlons plus. La vie n’est plus aussi chère dans le pays. L’insécurité n’est plus galopante. En quelques mots, il fait désormais bon vivre au Gabon du CTRI.
Le PDG y est-il pour quelque chose ? Apparemment oui, ce d’autant plus qu’au cours de sa récente rentrée politique, il a été révélé publiquement et solennellement qu’il soutient le CTRI. Un changement de ligne politique surprenant, quand on sait que depuis le coup d’Etat militaire du 30 août 2023, ce parti n’a jamais tenu de congrès ou quelle que autre assise que ce soit, pour changer ainsi radicalement de ligne politique. Lui qui est porteur d’un lourd héritage, avec un passif qui pèse beaucoup plus que l’actif. Passer un coup d’éponge sec sur un tel passif, sans préalablement se remettre en cause, relève d’un exploit que les Gabonais ont découvert le 12 octobre 2024 dernier.
Ainsi revigoré, tout en devenant l’allié politique de premier rang et privilégié du CTRI, le PDG peut désormais appeler à voter « OUI » lors du prochain référendum d’adoption de la nouvelle Constitution. Le même choix que celui de son allié.
Du coup, sur mot d’ordre de ce parti, hier honni et haï, les Gabonais vont devoir se prononcer positivement sur cette nouvelle loi fondamentale du pays, sans sourciller.
Autrement dit ce que veut le CTRIPDG, les Gabonais s’exécutent. En d’autres termes, voter « OUI » au prochain référendum, c’est voter le PDG.
Qui l’eut cru il y a à peine quelques mois.