A défaut d’arguments pour le « OUI » : on oppose le bilan ou l’ethnisme

Le Débat actuel consiste à convaincre  les Gabonais à se prononcer par « Oui » ou par « Non » aux fins d’adopter, ou pas, le nouveau projet de constitution qui leur est proposé. Pour cela il faut des arguments forts. Les premiers à même de livrer ces arguments sont ceux-là qui ont élaboré ce projet. Et ils sont bien connus. Il s’agit principalement des membres du fameux Comité constitutionnel, parmi lesquels on retrouve des juristes chevronnés et suffisamment outillés en matière de droit constitutionnel ; des hommes politiques rompus à la matière, ayant passé plusieurs années dans l’opposition au régime déchu ; et d’hommes d’église dont la moralité devrait être de rigueur.

Curieusement, après avoir remis leur projet aux parlementaires de la Transition, on ne les pas vus ou entendus sur les plateaux de télévision et les studios de radio, ainsi que dans la presse écrite et numérique, expliquer et défendre ledit projet. Ils sont tous restés muets telles des carpes de l’Ogooué, du Ntem, de la Mpassa  ou de la Bouenguidi.

 N’ont -ils pas suffisamment d’arguments pour convaincre les Gabonais de la pertinence et du bien-fondé d’un régime présidentiel qui concentre tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme, le Président de la république, au point d’en faire un futur monarque qui aura même la mainmise sur les autres institutions républicaines que sont l’Assemblée nationale et le Haut Conseil de la magistrature, autorité du pouvoir judiciaire ?  Tout porte à le croire.

Qu’est-ce qui les a motivés pour catégoriser les citoyens Gabonais et à les classer dans des tiroirs, selon qu’ils aient un père ou une mère d’origine étrangère ; selon qu’ils aient, pas, une double nationalité ; selon qu’ils soient marié(es) ou pas à un et/ou une étranger(e) ; selon qu’ils aient moins de 35 ou plus de 70ans ; selon qu’ils aient résidé de manière continue dans un pays étranger pendant plus de 3ans ?

Avant de s’exprimer dans les urnes le moment venu, les Gabonais attendent d’eux ces explications. Qui d’autre de mieux placé pour les leur donne, en dehors de ceux-là qui ont élaboré le projet ?

Du coup, s’engouffrent dans la brèche des opportunistes de tous bords, ceux qui sont capables de tenter de vous convaincre qu’un désert est couvert d’une grande forêt verdoyante, ces profito-situationnistes –comme dirait Barro Chambrier- qui écument la paysage politique national depuis plus d’une trentaine d’années, allant d’un bord à un autre, ces laudateurs invétérés, ces spécialistes de cirage de pompes, ces renards flatteurs. Ce sont eux qui prennent d’assaut les plateaux de télévision, les studios de radios, les colonnes de certains tabloïdes pour parler de tout, sauf de révision constitutionnelle. Ils ressassent à longueur de journées les prouesses économiques et sociales attribuées au CTRI et son chef Brice Clotaire, pour lequel ils entamé une campagne électorale pour la présidentielle, sans que cela ne soit déjà à l’ordre du jour.

Quand ils ne font pas ce bilan élogieux, confondant élection présidentielle et référendum, ils versent alors dans l’ethnisme et usent des arguments des faibles, pour ne pas dire des imbéciles : l’injure, la diffamation, la calomnie, les quolibets, la menace, l’intimidation ; tout ce qui entre dans un débat d’égout, digne de mercenaires politiques, c’est-à-dire des  et des femmes sans convictions, sans foi ni loi et sans scrupules, généralement nés avant la honte. Les mêmes que l’on a vus hier chanter à la gloire d’Ali Bongo, se prosterner devant ce dernier, lui offrir cabris, moutons et bœufs et même prêts à lui donner la main de leur filles.

Et le subterfuge saute aux yeux. La ficelle est trop grosse pour ne pas être perçue.

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