De par la volonté des militaires ayant perpétré le coup d’Etat du 30 août 2023, une période de transition politique a été instaurée au Gabon. Il s’agit d’une période de mise en chantier de plusieurs réformes, plus particulièrement politiques. D’où la décision prise ces militaires de commencer par la restauration des institutions. Pour y arriver, il faut au préalable s’atteler à élaborer une loi fondamentale, socle desdites institutions futures.
Le pays en est là. Une Constituante a été mise en place. Elle a pour mission de concevoir un texte qui sera le lieu commun de tous les Gabonais. Ce qui veut dire que tous doivent s’y retrouver.
Le travail est donc âpre et ardu. Il exige compétence, patriotisme, neutralité et privilège de l’intérêt supérieur de la nation. Une nation encore en gestation où les intérêts peuvent parfois diverger.
Tout ceci est bien compliqué !
D’où l’intérêt d’éviter les préjugés, les procès d’intention ou en sorcellerie, les anathèmes, les règlements de comptes, les discriminations, les inquisitions. Cela compliquera de plus en plus l’équation.
Nul ne gagnerait à ce que le pays s’embrase parce qu’une disposition de la nouvelle loi fondamentale aurait mis de la poudre au feu. Des exemples vécus sous d’autres cieux doivent dissuader les uns et les autres à emprunter la même voie jalonnée de cadavres, de blessés graves et autres dégâts matériels et physiques bien dommageables. Et souvent irréparables.
On sait souvent de quelle manière débute ce type de situation, quelles en sont les facteurs, cependant il est souvent hasardeux, voire impossible, d’en prévoir la fin ou même d’en évaluer, d’avance, les conséquences.
C’est donc dire à quel point l’élaboration de la Constitution d’un pays qui aspire à devenir un Etat de droit démocratique, et dont le tissu social a souvent été mis à mal, n’est guère un champ d’expérimentation pour les apprentis- sorciers, les illuminés, les charlatans, les marabouts, les féticheurs et les alchimistes « professeurs Tournesol » en tous genres et de toutes les espèces.
De sa conception dépend l’avenir du pays, sa stabilité, son unité et sa cohésion sociale.
La rivière n’aurait pas emprunté une trajectoire sinueuse, jalonnée de méandres, si elle avait été conseillée.