Personne ne s’oppose à la tenue d’un référendum au Gabon, plus d’un an après le coup d’Etat militaire du 30 août 2023. Tout comme nul ne peut être contre une loi fondamentale qui ferait du pays un Etat de droit démocratique. Une démocratie exemplaire.
Le penser est synonyme de faire un très mauvais procès d’intention à tous ceux qui soutiennent que tout ceci doit se faire dans une stricte transparence. Dans les règles de l’art. Même si la perfection n’est pas de ce monde.
Le Gabon n’a que trop souffert d’une gestion opaque des processus électoraux, avec en arrière –plan, la volonté de conserver le pouvoir, quel qu’en soit le prix. Et il l’a toujours payé cher, en termes de pertes en vies humaines et autres dégâts physiques.
C’est la raison fondamentale pour laquelle le coup d’Etat militaire du 30 août 2023 a été salué par le plus grand nombre, lequel s’était dit : »plus jamais ça ».
Ce coup d’Etat n’a pas été perpétré parce que le pays manquait de routes, d’hôpitaux, d’établissements scolaires, ou parce que le panier de la ménagère devenait de plus en plus léger, ou encore parce que les retraités tiraient le diable par la queue. Mais parce qu’il y avait un déni de démocratie dans le pays, lequel se traduisait de manière récurrente par des coups de force électoraux.
Plus d’un an après, le pays est à la veille d’un évènement qui déterminera le reste : l’adoption d’une nouvelle Constitution, socle des nouvelles institutions républicaines et substrat de ce qu’il sera dans l’avenir. Une porte ouverte pour enfin amorcer le développement économique et social retardé pendant plusieurs années, à cause d’une gouvernance politique quelconque, laquelle opprimait, comprimait et asphyxiait.
Bien malheureusement, et à l’allure où vont les choses, tout donne l’impression que les vieux démons sont en train de rattraper l’ensemble du corps social du pays et que les habitudes jadis décriées reprennent place.
A propos du référendum, puisque c’est de cela qu’il s’agit exactement. Dans un communiqué de presse récemment rendu public, le Ministre de l’Intérieur est venu ajouter une couche d’ombre sur ce qui apparaissait déjà comme du clair-obscur, avec des personnes, et non des moindres, qui appelaient déjà à voter « OUI » ou « Non », sans avoir lu rien qu’une demie phrase de la nouvelle loi fondamentale.
Il informe l’opinion, le Ministre de l’Intérieur, que les meetings et autres réunions publiques organisés par les partisans du « OUI », les grandes affiches que l’on observe déjà çà et là sur toute l’étendue du territoire national allant dans le même sens, ne font pas partie de la campagne électorale, mais plutôt d’une pré-campagne qui aurait commencé nul ne sait quand.
Selon lui, cela ne « devrait pas être considéré comme de la propagande électorale ».
Allez-y comprendre quelque chose, lorsque l’on sait qu’officiellement et légalement, il n’existe aucune période de précampagne électorale !
Par contre, dès que se tiennent des réunions publiques, que des meetings ont lieu, et qu’apparaissent de grandes affiches, cela ne vaut-il pas dire que l’on est bel et buien en pleine campagne électorale ?