La Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) exagère, exaspère, suscite de la colère, déconcerte et déconcentre. Qu’est –ce qui n’a pas encore été dit à propos de cette « vieille dame » aux dents et os pourris qui n’a que faire de ceux qu’ elle est censée alimenter en eau et courant électrique.
Avec la « SEEG c’est la galère et l’enfer n’est pas loin ». C’est désormais le slogan en vogue dans les quartiers de Libreville, pour traduire le calvaire des populations qui y vivent face aux désagréments causés par la SEEG .D’aucuns n’hésitent même plus de la traiter de criminelle, du fait qu’elle provoque la putréfaction des denrées alimentaires (viande et poisson et autres) et génère de la famine dans les ménages, en ces temps d’inflation galopante. Heureusement que les hôpitaux disposent de groupes électrogènes, sinon ce serait la catastrophes dans les blocs opératoires.
La descente aux enfers de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon commence à la fin des années 90, après avoir été pendant un court temps « correct ». Plusieurs de ses cadres avaient quitté la « maison » pour devenir curieusement des pasteurs des églises du réveil, le nouveau filon qu’ils avaient trouvé pour s’en mettre plein les poches. Etait-ce une habile manière de blanchir de l’argent détourné au détriment de la société ? D’aucuns n’hésitent pas de le soutenir.
Puis vint le programme de privatisation des entreprises publiques et parapubliques gabonaises. Un prêt-à –porter imposé par les institutions de Bretton-Wood dont la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International – en réalité le Fonds de Misère Instantané pour les pays sous-développés- La SEEG plus particulièrement fut privatisée, pour ne pas dire bradée en 1997. Et lors du processus d’appels d’offres, c’est la multinationale française Veolia qui en eut la concession contre toute attente, puisque de source très proche du dossier, c’est toute une autre entreprise qui l’avait emporté. Le trafic d’influence, la corruption et par conséquent le manque de transparence ayant pris le dessus sur tous les autres critères pendant la compétition.
La multinationale française obtint donc la concession pour vingt(20) ans (1997- 2017). Les clauses précisaient que le concessionnaire privé Veolia et le concédant (Etat gabonais) devaient financer, pendant au moins une décennie, l’important plan de lourds investissements dans les infrastructures de la capitale gabonaise, lesquels se chiffraient à des centaines de milliards de Francs CFA. De plus, l’entreprise française s’engageait à offrir un service de l’eau et d’électricité de qualité et à un prix modéré.
Il n’en sera rien au bout d’une concession qui s’acheva en 2017. Curieusement, par l’entremise du Ministre de l’énergie et de l’eau de l’époque, Guy Bertrand Mapangou, après avoir reproché à Veolia le non- respect de ses engagements décida de reconduire cette même année l’entreprise française comme concessionnaire pour un nouveau bail de quelques années, à la stupéfaction de tout le monde. Qu’est-ce qui aurait motivé cette reconduction ? Là gît le lièvre. Il a fallu attendre l’arrivée de Patrick Eyogo Edzang au Ministère de l’énergie et de l’eau pour que ce bail soit résilié. Cela fit grand bruit et l’intéressé subit des dommages privés de la part des Français lorsque cet acte fut posé.
Bien malheureusement, Patrick Eyogo Edzang ne mit pas trop de temps au Ministère de l’énergie et de l’eau et il ne lui était possible de suivre ce dossier jusqu’au bout. Ainsi en avait décidé la bande à Laccruche Alliangha qui avait pris les leviers de l’Etat, profitant du mauvais état de santé du Président Ali Bongo Ondimba. Elle le remplaça par Tony Ondo Mba un des fidèles des fidèles de Brice Laccruche Alliangha, alias Fargeon devenu le maître du pays. Et ce fut le début d’une autre saga. Nous étions en 2019.Le gouvernement, par Tony Ondo mba interposé décida de brader de nouveau la SEEG à la faveur d’une autre multinationale.
Et devant ce qu’elle considéra comme une rupture abusive de contrat, Veolia répondit par une menace de saisine des instances arbitrales de Paris. Un règlement à l’amiable du contentieux fut trouvé et la bande à Laccruche accepta de payer la coquète somme de cinquante (50) milliards de francs CFA à la firme multinationale française. Inutile de chercher à savoir si tout ceci s’est passé en toute transparence. Une chose est sure, beaucoup de personnes n’en furent informées. Ce fut une affaire de gros sous traitée entre la bande à BLA, Veolia et une autre entreprise étrangère.
Absence totale de fourniture d’eau dans plusieurs quartiers du « Grand Libreville », délestages du courant électrique, services quelconques dans les agences, la SEEG fait parler d’elle. Et de plus en plus. La saga continue sous le régime militaire. Une nouvelle administration provisoire vient d’être désignée. Elle dirigée par un fin connaisseur de la maison formé à l’Ecole des ingénieurs de Libreville. Il y a passé plus de trente –deux (32)-ans. Il connait donc tous les arcanes et les pratiques souvent très peu orthodoxes de ladite « maison ». Cette nomination d’Idoundou, puisque c’est de, au titre d’administrateur provisoire, confirme que la SEEG est aujourd’hui dans le creux de la vague. Au-delà des problèmes structurels liés au renouvellement des équipements et à leur entretien, certains cadres en ont fait une vache laitière. Création de multiples entreprises de prestations de services à leur employeur, détournements du paiement des consommations des compteurs Edan par de nombreux clients, distribution de l’eau dans plusieurs quartiers du « Grand Libreville » par des Ouest Africains travaillant pour eux, ils s’ingénient à piller la SEEG au même titre que les firmes étrangères, et cela fait des années que ça dure.
Nul doute qu’après quelques mois d’administration provisoire, on verra débarquer au siège de la SEEG de Libreville de nouveaux cols blancs venus de France