Difficile de comprendre pourquoi le projet d’une nouvelle ville à l’emplacement actuel de l’aéroport de Bitam est dénommé Bitam II, dans la mesure où cette nouvelle cité sera construite pas très loin de l’Hôtel de ville, de la Préfecture, du Commissariat de police, de la Brigade de Gendarmerie, du Trésor public, de la Place de l’Indépendance et même du principal centre commercial.
Cela s’appelle du mimétisme aveugle. Il y a Malabo II en Guinée équatoriale, on parle avec insistance d’un projet du nom de Libreville II, pourquoi pas aussi Bitam II ?
Dans les environs de la ville fondée par le Patriarche Ondo Nkoulou, nombreuses sont des zones et des étendues de terre à même d’accueillir une nouvelle cité, si tant qu’il en faudrait une. Il en est ainsi de toute la zone allant de la rivière Mengome jusqu’aux installations de la Société « SIAT ». Il en est également, pour ceux qui connaissent Bitam, du périmètre urbain au village Mekak. On en trouve également de la zone allant du pont sur la Mèze au village Essatop. On peut trouver bien d’autres espaces tout autour de la Commune de Bitam pour satisfaire les fantasmes mimétiques de ceux- là qui rêvent d’un Bitam II en s’inspirant de Malabo II, comme si c’était un effet de mode.
Nostalgiques du temps passé les Bitamois, dans leur écrasante majorité, craignent que cet aéroport qu’ils considèrent comme un patrimoine à inscrire dans le registre de l’Unesco au titre de patrimoine universel ne soit plus, dans le futur, qu’un souvenir enfoui dans leur mémoire collective. Et ils n’ont pas compris pourquoi le Président de la Transition s’est empressé d’inaugurer un marché construit sur une partie de l’espace dudit aéroport, certainement sur conseils de ceux à qui profite le crime. Ces rapaces charognards de la localité qui se jettent et s’emparent souvent de tout espace occupé ou pas. Ils ont conquis et acquis au franc symbolique tout le centre-ville naguère occupé par les colons et n’y ont fait aucun investissement. Ils s’apprêtent aujourd’hui à dépecer tel un éléphant abattu les 25 hectares qui étaient occupés par l’aéroport. Une grande spéculation foncière a lieu en ce moment même et ces 25 hectares sont déjà presque tous distribués.
Et voilà qui risque de créer un désamour profond entre les autorités de la Transition et les populations locales et pourrait être déterminant dans le choix que ces populations locales feront au moment des prochaines consultations électorales.