France : difficile sortie de l’impasse d’Emmanuel Macron

Comme un serpent venimeux qui se serait lui-même mordu la queue, sans plus savoir de quelle manière se débarrasser du venin qui le paralyse, l’actuel locataire du Palais présidentiel de l’Elysée se retrouve aujourd’hui dans une situation similaire.

 Contre attente et à la grande surprise de tous les observateurs de la vie politique de son pays, il a dissout  par un coup de tête, l’Assemblée nationale alors que rien ne le lui imposait. C’est vrai deux défaites cinglantes aux élections européennes et législatives pouvaient l’amener à se prendre la tête et à agir de manière incontrôlée.

 Résultat des urnes, son propre parti politique, « Renaissance », a été laminé, il en est de la droite libérale conservatrice incarnée par « Les Républicains » (LR), le Rassemblement National néonazi, raciste et xénophobe s’est renforcé. Quant à la gauche, rassemblée sous la bannière du Nouveau Front Populaire regroupant la France Insoumise de Jean Luc Mélenchon, les Socialistes menés par Olivier Faure, les communistes et les Ecologistes, il s’en est sorti avec plus de députés que toutes les autres coalitions.

Restait maintenant la nomination d’un nouveau Premier ministre, prérogative qui revient au Président de la République, chef de l’Etat, quelques soient les résultats des urnes, selon la Constitution de la 5ème République. Logiquement, ce dernier devait être issu des rangs de NFP. Et c’est à ce niveau que le bât blessait.

Dans ces rangs de la gauche républicaine, il y la « France Insoumise » de Jean Luc Mélenchon, la bête noire du système capitaliste, tel qu’il est pratiqué dans le pays de Charles De Gaulle, avec tous les privilèges accordés au capital au détriment du travail- ce sont les entreprises du K 40 qui s’arrogent la part du loin chaque année, avec des investisseurs s’octroyant de faramineux dividendes, cependant que le monde du travail tire le diable par la queue- des injustices sociales criardes – 10 millions de Français vivant sous le seuil de la pauvreté- la précarité du plus grand nombre etc.

 Sans vouloir démanteler complétement le socle infrastructurel capitaliste qui les génèrent, Jean Luc Mélenchon et les siens ne préconisent que des réformes à même de corriger  de corriger toutes ces injustices.

Ce qui à quoi s’opposent vigoureusement Emmanuel Macron et toutes les autres composantes de la droite française néolibérale et conservatrice, lesquelles présentent la « France Insoumise » comme un « danger » pour leur pays. Une épouvante

 D’où le refus catégorique d’Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre issu des rangs de la NFP. Au départ, il n’était pas question pour cette droite allant du Centre à LR de désigner une personnalité venant de « LFI ». Ce piège a été déjoué avec la proposition faite par l’ensemble des partis de gauche qui avaient fini par s’entendre sur la personne de Castets. De tergiversations en tergiversations, en profitant de la trêve imposée par les Jeux Olympiques, Emmanuel Macron a décidé de ne pas en tenir compte, tant que des membres de « LFI » pouvaient entrer au gouvernement. Un autre piège déjoué par Jean Luc Mélenchon qui a accepté qu’aucun des siens n’y irait. Embarras d’Emmanuel Macron qui refuse cette fois-ci toute la NFP, prétextant qu’une équipe de la NFP «  serait immédiatement censurée par l’ensemble de l’Assemblée ». Ce qui n’a fait que complexifier les choses.

Et pour marginaliser LFI et casser ce Front de gauche, Emmanuel Macron a appelé «  l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité » et a demandé aux Socialistes, aux communistes et aux Ecologistes de coopérer avec les autres forces politiques (sauf LFI –NDLR-) ». La ficelle est ici trop grosse pour ne pas être vue. Il s’agit pour le chef de l’Etat français qui se croit plus malin que tous les autres acteurs politiques de son pays  de faire en sorte que toutes les autres composantes de la gauche se désolidarisent de « LFI ». et la stratégie est la même que celle qu’il avait adoptée en 2016 en démantelant les deux grands pôles traditionnels du paysage politique français, la droite et la gauche, pour constituer un centre fort avec lequel il gouverné jusqu’à il y a quelques semaines.

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