En plein jeux olympiques, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, joue la montre en refusant de nommer un Premier ministre en se pliant devant le verdict des urnes livré par les élections législatives anticipées voulues par lui-même. Il est surtout gêné par les résultats obtenus par le Front de gauche, le Nouveau Front Populaire qui a déjoué tous les pronostics.
Acculé, après avoir plongé son pays dans une crise politique qu’il n’avait pas prévu, il tergiverse, louvoie et ne sait plus à quel saint se vouer. Les résultats que lui ont imposés les urnes le placent devant un choix qui l’oblige presque à nommer un Premier de gauche, ou alors à chercher à constituer une coalition entre son camp présidentiel qui est lui-même hétéroclite et la droite traditionnelle et conservatrice incarnée à l’heure actuelle par Laurent Vaukier.
Une coalition difficile à mettre en place lorsqu’on sait les animosités qui opposent ces deux bords politiques. En décidant de démanteler les grands pôles politiques qui existaient jusqu’alors dans l’Hexagone, la gauche et la droite, l’actuel locataire du Palais présidentiel de l’Elysée est allé pêcher dans leurs eaux pour constituer son bloc central dénommé « Ensemble ». Et il a sorti de gros poissons : le Drian, Born, Attal et bien d’autres à gauche, notamment au sein du Parti socialiste ; Edouard Philippe, Darmanien et quelques autres encore à droite. Ce qui n’a pas été, mais alors pas du tout, du gout de « LR ».
Cela a semblé tenir près de 7 ans, avant que ne s’amorce une nouvelle recomposition du paysage politique de l’Hexagone depuis les dernières élections législatives anticipées. Et le pays est aujourd’hui presque paralysé. Aucune formation politique, aucun camp, ne dispose d’une majorité absolue au sein de l’Hémicycle. C’est presque par miracle que Yaël Brun Pivet a été de nouveau hissée au perchoir, grâce aux voix des parlementaires « Ensemble » et « LR ». L’équation n’est pas aussi facile à résoudre lorsqu’il s’agit de constituer un gouvernement.
A supposer que cette coalition constituer de « Ensemble » et « LR » voit le jour, en y ajoutant quelques éléments du Centre incarné par Bayrou, il va falloir draguer des députés socialistes et écologistes qui se détacheraient du NFP pour obtenir une majorité parlementaire solide, laquelle appuierait un gouvernement qui en serait issu.
Un véritable casse-tête chinois pour Emmanuel Macron qui tient toujours à tirer les ficelles comme s’il n’avait pas été désavoué aux élections européennes, puis aux législatives par une majorité de ses concitoyens.