Bataille à armes inégales entre le gouvernement gabonais et les organismes financiers internationaux

On peut tout reprocher aux organismes financiers internationaux, Fonds monétaire internationale, Banque mondiale, clubs de Paris et Londres, ainsi qu’aux agences de notation, à réputation internationale comme Moody’s, Fitch ou standard et Poors, sauf un manque de rigueur dans l’analyse des situations macroéconomiques des Etats qui frappent à leurs portes ou sur lesquelles ces agences  jettent leurs regards sur leurs performances économiques.

 S’en prendre à ces instances de la haute finance mondiale, c’est comme qui tenterait de noyer le poisson dans l’eau. Le rôle des agences de notation, par exemple, est important pour les marchés financiers (conditions des prêts) et les investisseurs (décision de signer des conventions avec les Etats).

Depuis un certain temps, le Fonds monétaire internationale pour parler de lui, alerte le Gabon sur l’évolution de sa situation macroéconomique en mettant l’accent sur la baisse de sa production pétrolière et sur l’impérieuse nécessité de diversifier de son économie que l’organisme financier de Bretton Woods juge encore « modérée ». Dans son rapport datant du 24 juin 2024, son représentant local juge catastrophique l’état des finances publiques gabonaises au soir du 30 août 2023, c’est-à-dire avant le coup d’Etat militaire. Bilan des politiques menées par Ali Bongo Ondimba et les siens. La dette publique était de 7500 milliards de Frs CFA, avec un taux d’endettement de 70.5 0/0 du Produit intérieur brut. Ce taux pourrait passer à 78.9 0/0 en 2025, si les autorités actuelles de la Transition n’y prennent garde. Et pire le service annuel de cette dette est de 1300 milliards de frs CFA cette année 2024.

Raison pour laquelle la Banque mondiale a, à son tour, sommé le Gabon à honorer ses engagements vis-à-vis d’elle. Cela a été mal perçu à Libreville et d’aucuns se sont jetés à bras raccourcis sur elle et la traitant de tous les noms d’oiseaux. Rappelons que la Banque mondiale, sans faire l’avocat du diable, ne vient jamais frapper à la porte d’un Etat pour lui prêter de l’argent. Ce sont plutôt ces Etats, qui éprouvent des besoins de financement de leurs différents projets qui vont vers elle, et elles posent ses conditions, à prendre ou à laisser. Il apparait donc stupide de s’en prendre à elle lorsqu’elle estime que les engagements pris ne sont pas honorés.

Dans cette dette du Gabon, il y a également les dizaines de milliards de FRS CFA que le pays doit au titre des condamnations par des chambres arbitrales à l’étranger, suite à des procédures comme le CIRDI de Paris ( rupture abusive de contrats et /ou non-paiement de prestations réalisées par des sociétés diverses pour l’Etat). Sur le plan intérieur, l’Etat gabonais perd presque tous ses procès intentés par les citoyens et autres personnes morales près de cette Haute juridiction.

Tout ceci attire l’attention des agences de notation, dont May’s Mouissi le génie de la haute finance gabonaise, minimise la pertinence des analyses. Et pourtant, cela va de la réputation et de la crédibilité de la signature du Gabon à l’extérieur.

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