Insécurité au Gabon : Comme d’un tueur en série

Les corps retrouvés dans la broussaille face au Lycée Idjendjé Gondjout, sur la  terrasse d’une maison au « Carrefour GP » de Nzeng Ayong, au lieu-dit « Rondpoint de la démocratie », derrière l’ancienne gare routière de Libreville ; tous ces corps n’ont apparemment pas de dénominateur commun. Les personnes interpellées pour avoir commis ces ignobles assassinats ne sont pas les mêmes. Elles ne se connaissent pas, à première vue. Aucun lien entre eux ne peut être établi, sauf celui d’avoir ôté la vie, sans mobiles apparents, à des innocents ;

Seulement voilà, on est tout de même intrigué par les récits que livrent ces derniers pour tenter de justifier leurs odieux actes. Entre psychopathie, mégalomanie, hypomanie, effet de stupéfiants et mysticisme, on s’y perd. Dans ce dernier volet, celui du mysticisme, certains d’entre eux prétendent avoir été manipulés,  téléguidés  et agi sur ordres des « esprits ».

 Tel est le cas de celui qui a décapité récemment une jeune fille du côté du « Carrefour Nzeng Ayong ». Son récit pourrait faire le scénario d’un film d’horreur. Selon lui, il s’était endormi et, dans son sommeil, un « esprit » serait venu lui recommander de tuer la première personne qu’il rencontrera par hasard sur son chemin, dès son réveil. Sorti du lit très tôt le matin, il n’a pas tardé de réparer une jeune fille qu’il a suivi avant du lui asséner un coup de machette par derrière. Tombée raide morte, il a alors entrainé le corps de la victime sur la terrasse de l’une des maisons proches, avant de la décapiter d’aller déposer la tête sur le bord d’un cours d’eau, tel que le lui avait recommandé son « commanditaire-esprit ».

Ce fameux « commanditaire-esprit », on le retrouve dans bien de récits de ce genre, livrés par le même type de criminels, au point où il est permis de se poser la question de savoir si tous, ne sont pas manipulés par une et/ou des même(s) personne(s), laquelle et/ou lesquelles leur apprennent la même leçon qu’ils récitent à quelques virgules près. Dans ce cas, il s’agirait bien d’un et/ou de tueur(s) en série. Une hypothèse qui n’est pas à écarter, ce d’autant plus que la société gabonaise est celle où l’irrationnel l’emporte sur le rationnel. Une société dans laquelle beaucoup croient que l’utilisation d’un organe humain ou la sodomie ou encore l’initiation à une obédience ésotérique peuvent permettre de gravir à pas géants l’échelle sociale. Et les marchands d’illusions, charlatans, marabouts, pasteurs et prophètes autoproclamés en profitent pour se faire du beurre sur le dos des plus crédules.

Le plus surprenant et même choquant, dans cette affaire-là, est que des personnes qui sont censées faire partie de l’élite intellectuelle du pays sont celles qui y croient le plus et qui commanditent des crimes  pour gravir, comme cela a déjà dit, l’échelle sociale. Elles sont plongées dans cette superstition, en même qu’elles fréquentent des églises dites du réveil .La notion de méritocratie ne leur dit rien. A sa place, elles préfèrent le prélèvement d’organes humains, comme si les universités et les grandes écoles fréquentés ne leur servait à rien.

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