Présidentielle post-transition : Brice Clotaire Oligui Nguema se déclare candidat à demi-mots à Tchibanga



L’allure avec laquelle le
Ministre de l’Intérieur tenait à faire adopter le nouveau code électoral était
un signe de l’essoufflement de la transition politique actuellement en cours au
Gabon. Il a fallu que cette loi soit discutée et adoptée à l’Assemblée
nationale de transition pour qu’il précise qu’elle n’était que provisoire,
juste le temps de la tenue d’un referendum. Et surviendra une autre dans la
perspective des élections générales, législatives, locales et présidentielles.



L’expression de cet essoufflement
est venue de la bouche même du Président de la Transition, le Général Brice
Clotaire Oligui Nguema qui, depuis Tchibanga, où il a séjourné récemment, a
estimé que  « 2 ou 3 ans, c’est finalement trop ».
Avant d’enchainer : « je suis de ceux qui aiment aller vite et qui
aiment les choses bien faites (…). J’ai de grands défis pour la Nyanga et pour
le Gabon, mais aucun opérateur économique ne peut venir investir là où on parle
de transition car ils ont peur. Pour aller vite et atteindre certains objectifs,
je pense qu’il  faut faire vite pour
sortir de la Transition 
».



 Ceci ne laisse donc planer l’ombre d’aucuns
sur les intentions et les ambitions de Brice Clotaire Oligui Nguema d’aller
au-delà de la transition. Parce que, si tant est qu’il souhaiterait
personnellement s’arrêter là, il ne parlerait pas de « grands
défis pour la Nyanga et pour le Gabon
 ». « Grands
défis
 » qui ne peuvent être réalisés qu’à moyen et long termes.



 Avis donc à tous ceux qui souhaitent que les
militaires retournent dans leurs casernes.



 Pour être plus clair et  précis, tout en se projetant dans un avenir
allant au-delà de la transition, il a déclaré, toujours depuis
Tchibanga : « Le Gabon est un pays de paix. Partout
où je passe il y a la paix et l’harmonie (sic).Les pays qui veulent rester
longtemps dans la transition, c’est peut-être qu’ils n’ont pas la paix. Nous
concernant, j’estime que vite on sort de la Transition, vite on réalisera
certains grands projets, le cas de la construction du port de Mayumba qui
nécessite 800 ou 1000 milliards. Aucun investisseur ne peut nous aider en
sortant autant d’argent si on reste longtemps dans la transition
 ».
Puis, il conclut « Donc je compte sur vous tous pour que ça
aille vite, pour rassurer les opérateurs économiques qui disent n’attendre que
ça
 ».



On ne peut être plus clair et
précis, ce n’est guère depuis  une
caserne ou une garnison que le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema
vivra la construction du port de Mayumba et la réalisation des « grands
projets
 » auxquels il fait ici allusion, mais bel bien depuis le
Palais présidentiel du bord de mer de Libreville.



Deux raisons militent pour cette
probable anticipation des élections. La première est cette pression
internationale à laquelle il est soumis, notamment celle des investisseurs
autres bailleurs de fonds de la haute finance internationale qui ne peuvent
continuer à prêter de l’argent à un pays déjà surendetté et dont l’avenir
politique est incertain. La deuxième est beaucoup interne ; certains
opposants ayant vite décelé les faiblesses, les lacunes et les ventres mous du
CTRI et les mettent à nu.



 Si ces deux situations perdurent, le discrédit
viendra très vite et les ambitions allant au-delà de la Transition risquent de
prendre un grand coup



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