« Quand un étranger vous apporte sa force de travail, apportez –lui en retour votre hospitalité », enseignait feu Omar Bongo Ondimba. Bien malheureusement, on se rend bien compte aujourd’hui que les Français installés au Gabon, auxquels les Gabonais ont accordé leur hospitalité ne leur apportent pas que leur force de travail. Ils y importent aussi la haine des autochtones, le complexe de supériorité, le mépris de ce que sont les Africains.
Selon certaines sources diplomatiques, ces Français vivant depuis des décennies en terre gabonaise ont voté pour le Rassemblement National de la famille Lepen à hauteur de 27.0/0 des suffrages exprimés à la faveur des candidats ce parti raciste, néonazi, xénophobe et suprématiste.
Rien d’étonnant, il s’agit d’un comportement atavique inscrit dans l’ADN et dans la tradition des négriers qui ont arraché des terres gabonaises des milliers et des milliers de Gabonais, en les déportant en Amérique et dans les Antilles, pour aller leur servir de bêtes de somme dans des plantations de coton et de canne à sucre, avant que ces négriers ne deviennent des colons qui ont installé des comptoirs, des maisons de traite et des sociétés concessionnaires sur la côte Atlantique gabonaise, tout en faisant main basse sur les richesses du sol et du sous-sol du pays. Un pillage sans scrupule et sans vergogne qui perdure jusqu’à ce jour, en dépit de l’indépendance formelle acquise en 1960.
A Libreville et à Port-Gentil, et partout ailleurs dans le pays, ces Français vivent dans des appartements et villas feutrés, dans des quartiers cossus, repliés sur eux-mêmes sans le moindre contact avec les autochtones. Ils ont leurs propres restaurants et autres lieux de divertissements, leurs magasins, et ignorent tout de la vie des Gabonais d’Atsibe-Ntsoss, de Kinguélé, de la Baie des Cochons, de Rio, de Derrière la Prison et de bien de quartiers dits sous-intégrés de Libreville par exemple. De la vie des populations de l’arrière- pays n’en parlons plus. Ils n’en ont que du mépris. D’aucuns restent même convaincus que dans cet arrière- pays, cohabitent des humains et des singes, sur des branches d’arbres.
Les Gabonais doivent-ils leur rendre la monnaie en devenant eux aussi racistes et xénophobes ? Cela ne fait pas partie de leur culture humaniste et de partage, et de leur conception de la vie. C’est vrai que cette culture est exagérément permissive et tolérante qu’elle a permis aux premiers explorateurs de pénétrer jusqu’au cœur du pays et de faire le lit de l’esclavagisme et du colonialisme économique et culturel. Cependant, doivent-ils supporter toute leur vie d’avoir été déportés hors de chez eux, expropriés de leurs biens, aliénés et avilis culturellement et continuer d’abriter dans leur pays, des hommes et des femmes qui n’ont que du mépris pour eux ?
Avec les résultats des dernières élections législatives en France et la montée d’un parti politique raciste et xénophobe qui a enregistré un score honorable en terre gabonaise, cette question vaut son pesant d’or. Et les exemples du Mali, du Burkina-Faso et du Niger peuvent inspirer.