Le système mis en place par la famille Bongo pour conserver le pouvoir en République gabonaise était tentaculaire. Le noyau familial en était l’astre de la galaxie autour duquel gravitaient un certain nombre de satellites.
Le Parti Démocratique en était un, peut-être le plus représentatif et le plus visible en termes de ressources humaines, d’implantation sur l’ensemble du territoire national et de casseroles vides à faire résonner – ce qui ne veut pas dire qu’il était le plus influent-
L’armée, tous corps confondus, en était aussi, la Garde présidentielle devenue Garde républicaine était et reste le plus puissant en termes de troupes, d’armes et d’organisation- raison pour laquelle elle a été l’acteur principal du coup d’Etat militaire du 30 août 2023-.
Les corps judiciaires, dont la Cour constitutionnelle, en faisaient également partie.
A ces différents satellites s’ajoutaient des obédiences ésotériques tels les Francs- maçons, les Rosicruciens et autres, sans oublier les confessions religieuses.
Dans le monde du travail, un syndicat comme la COSYGA faisait partie de ces satellites, sans oublier le patronat dirigé d’une main de maître par le bien- aimé Henri Claude Oyima.
Pas très loin du noyau familial, il y avait l’important lobby de l’aristocratie altogovéenne.
C’était cela le système Bongo. Il a commencé à se fissurer en 2009, suite au décès de celui qui en était la matrice, Omar Bongo Ondimba. Certains éléments satellitaires s’en sont éloignés, notamment ceux qui ne trouvaient pas leur place au sein du Parti Démocratiques Gabonais et du sérail. Il eut alors quelques schismes, sans que le système lui-même soit véritablement ébranlé. Ali Bongo Ondimba, le successeur de son père à la tête du pays et du parti, au titre élogieux de « Distingué Camarade Président, ne fit rien r pour vite colmater les brèches.
Au contraire, il fit appel à une « légion étrangère » dirigée par un certain Maixent Accrombessi pour les agrandir de plus en plus. Et le schisme s’est poursuivi. Aux premiers éléments qui s’étaient éloignés de la galaxie, se sont ajoutés d’autres. Et elle a commencé à s’éteindre cette galaxie, en s’éloignant progressivement des années-lumière de 70-80 -90 et début 2000.
Les Brice Laccruche Alliangha, Sylvia Aimée et Noureddin Valentin Bongo Ondimba sont venus accélérer cette extinction. Elle semble être intervenue dans la nuit du 30 août 2023, les militaires s’étant rendus compte qu’il n’y avait plus rien à sauver de cette galaxie qui périclitait de jour en jour.
Avant que l’on en arrive là, plusieurs éléments satellitaires avaient déjà quitté la galaxie pour aller faire peau neuve dans l’opposition, non sans avoir laissé d’importants dégâts derrière eux. Des dégâts qui datent de plus de quatre (4) décennies. En 2010, l’actuel Président du Conseil économique, social et environnemental de Transition, Séraphin Moudounga, alors arrogant aristocrate émergent, parlait de « champ de ruines ». En d’autres termes, ses amis Pdgistes qui avaient rejoint l’opposition avant lui n’avaient laissé derrière eux qu’un « champ de ruines ».
Si donc le système Bongo n’a fait du Gabon qu’un « champ de ruines »- jusqu’en 2009 pour Séraphin Moudounga-, tous ceux qui faisaient partie de la galaxie avant cette date ne doivent-ils pas en être comptables et l’assumer ?
Curieusement, le Dialogue national inclusif-exclusif n’a envoyé au Poteau d’exécution rien que, le ventre mou, c’est à dire les cadres et sous-fifres ayant été aux commandes du PDG- qui en était l’un des satellite- à partir de l’année 2009, et pour certains même seulement à partir de l’année 2016. Quel sort réserve-t-on à tous les autres satellites de la galaxie : ceux de la « rénovation »- parfois rénovée-, du « Libéralisme planifié et concerté », du « Nouvel élan », du « PDG nouveau », « du Pacte national de solidarité et de développement », de « Mon projet, des Actes pour le Gabon », du « Plan stratégique Gabon Emergent » ?
Eux ont désormais, et une fois de plus, une place de choix au sérail, avec le CTRI
