Quand le ministre Hermann Immongault se mêle les pieds dans le tapis

« Les recommandations du Dialogue national (DNI) ne sont encore revêtues d’une quelconque autorité, encore moins dotées de la force juridiques » a déclaré le Ministre gabonais de l’Intérieur lors d’une conférence de presse animée vendredi 17 mai 2023 dans l’enceinte du département ministériel dont il a la charge. Et tout le monde l’aurait compris, même les plus ignares en matière de droit, il faut attendre les textes législatifs ou réglementaires afin que ces recommandations soient exécutoires. Cela est bien clair et le Ministre Hermann Immongault a insisté là-dessus.

 Le gouvernement s’y attèle donc, sous l’œil bienveillant des différents comités mis en place : comités de surveillance, de suivi- évaluation etc. Le chantier est vaste et la tâche ardue, tant il s’agit de réécrire la loi fondamentale de la République gabonaise, de revoir de fond en comble le système électoral, le statut des partis politiques, avant que ne se tiennent les élections générales, cette fois-ci dans la transparence.

Seulement voilà, avant que le gouvernement ne s’y mette et que les deux chambres du Parlement ne se prononcent dessus, le CTRI avait déjà pris les devants depuis Koula Moutou, dans l’Ogooué –Lolo, en annonçant le transfert de la gestion de toutes les opérations électorales par le Ministère de l’Intérieur et ses démembrements locaux que sont les gouvernorats, les préfectures et les sous- préfectures.

Quelques jours après, le Ministre de l’Intérieur l’a confirmé et s’en justifié au cours de la conférence de presse sus-indiquée,  en soutenant qu’effectivement « les recommandations issues du Dialogue inclusif (DNI) ne sont pas encore revêtues d’une quelconque autorité, encore moins dotées de la force juridique ».

Est-ce à dire que la déclaration du porte-parole du CTRI à Koula Moutou, ou encore que la Conférence de presse du Ministre Hermann Immongault ont force de loi ? Ce qui signifierait que cette recommandation du Dialogue Inclusif d’Angondjé n’a pas, elle, besoin d’être examinée par le parlement de la Transition, avant qu’elle ne fasse l’objet d’un texte législatif.

Du coup, cela ne manque pas de susciter des spéculations. D’aucuns s’interrogent sur l’empressement des militaires à mettre en place le dispositif chargé de gérer les prochaines échéances électorales. Surtout que dans son discours de clôture du Dialogue national Inclusif, le Président de la Transition, chef de l’Etat, avait lui-même annoncé la mise en place d’une commission, nommée par lui, chargée de réfléchir sur les conditions d’organisation des élections transparentes.

Au sein de l’opinion, l’on est de plus en plus convaincu qu’il y aurait anguille sous roche. Et l’hypothèse d’une anticipation des élections dès la fin du referendum  est avancée. « Si la période de la transition se prolonge, les couacs risquent de se répéter et s’installera progressivement le discrédit du CTRI et du gouvernement de transition dans l’opinion. Il vaut mieux alors que cette période soit plus courte que prévu », argumente-t-on çà et là, avec l’intime conviction que le CTRI aura son candidat à la prochaine élection présidentielle.

Ceci peut donc expliquer cela

 

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