Depuis la publication des noms de jeunes Gabonais auxquels des bourses d’études universitaires ont été octroyées, le torchon brûle entre les autorités de la transition et des centaines et des centaines de ces jeunes ayant obtenu leurs baccalauréat, mais qui ont été mis à la touche par le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba.
Ils ne comprennent pas ces nombreux jeunes qu’on leur ferme les portes des universités et des grandes écoles cependant que le pays accuse un déficit criard de cadres. Il fut un temps où la jeunesse était déclarée « sacrée» par le défunt chef de l’Etat, Omar Bongo Ondimba .Au fil des années, on s’est rendu compte qu’elle était purement et simplement sacrifiée. La preuve, le campus universitaire Omar Bongo Ondimba fut un des éléments déclencheur de la crise ayant abouti en 1990, à la tenue de la Conférence nationale de cette année.
Depuis lors, en dépit de l’ouverture démocratique et des réformes économiques et sociales qui l’ont accompagnée, la jeunesse demeure le ventre mou du corps social du pays. Au fil de plusieurs années, les campus universitaires ont été transformés en champs de batailles permanentes entre forces de défense et de sécurité et les étudiants souvent en colère. Les conditions d’étude et de vie qui sont les leur ne leur garantissent pas un meilleur épanouissement. Beaucoup décrochent après une ou deux années de fréquentation des amphithéâtres.
L’avènement du CTRI n’a fondamentalement rien changé, malgré les bonnes intentions annoncées. Tous ceux qui passent devant le portail de l’UOB peuvent en témoigner. Des gendarmes, équipés jusqu’aux dents, y séjournent en permanence. Les escarmouches entre ces derniers et les étudiants sont récurrents, sur fond de revendications diverses.
Revenons aux dernières décisions de l’Agence nationale des bourses et stages. Alors que des centaines de jeunes Gabonais espéraient avoir droit à ces bourses qui leur auraient permis de franchir les portails des universités, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Gabon, quelle n’a pas été la surprise de nombreux d’entre eux de se rendre compte qu’ils peuvent toujours rêver. Seule une infime minorité en a eu accès, sur la base de critères généralement subjectifs .On a privilégié la parentèle, les dessous de table, les pots de vin, les dessous de table et les trafics d’influence. Et il y a eu un tollé général qui a fait réagir le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, lequel est intervenu afin que les choses soient revues et corrigées.
Cela n’a pas apaisé le courroux des mis à la touche qui depuis lors battent le pavé. Aux sons des casseroles vides, des tam-tams et autres instruments à faire du bruit, ces derniers ont investi le siège de l’Agence nationale des bourses et font entendre leurs voix.
Ils sont encore plus nombreux ces derniers jours et n’entendent pas baisser les bras