Sur le site du Dialogue national d’Angondjé, il y a plus de monde dehors qu’à l’intérieur. Une véritable foire de victuailles et de libation. Tous les commerçants de Libreville y ont élu domicile et s’affairent autour des étables. La concurrence est rude. On vend presque de tout : cuisses et cotis braisés, sandwichs divers, boissons alcoolisés, jus de fruit. Difficile de se frayer un chemin entre le*s étables. Avec un sourire en dit long, de jeunes filles attirent les nombreux clients ayant abandonné commissions et sous’ commissions pour s’adonner aux plaisirs divers. Bouteilles de bière en main et en pleine discussion avec ces charmantes demoiselles, ils donnent l’impression d’avoir oublié pourquoi sont-ils là.
Ne leur demandez surtout pas quelles sont les principales thématiques du dialogue auquel ils sont censés prendre part, ils vous livreront quelques balbutiements difficiles à décoder. Ceux semblent avoir retenu quelques bribes vous parleront des débats qu’ils ont eu à faire à propos du « plein emploi et du chômage », de la « santé et de l’éducation », des « routes et de l’agriculture ». Les plus futés livrent leurs réflexions sur les problèmes économiques et de l’environnement.
A la question de savoir si ce sont ces problèmes qui sont à l’origine des crises politiques vécues au Gabon depuis 1993, ils restent dubitatifs et préfèrent terminer leurs bouteilles de bières, tout en veillant sur l’heure de la fin des travaux, avant de vous avouer qu’ils attendent tout du dialogue auquel ils prennent part.
Telle est l’ambiance qui prévaut en ce moment au Grand Dialogue d’Angondjé. Une ambiance beaucoup plus festive que de sérieuses réflexions. Et dire qu’il est question, pour les organisateurs de refaire le Gabon ; de lui donner des habits neufs, de refonder un Etat en déliquescence !