La Constitution de la République gabonaise, en son titre Préliminaire, relatif aux Principes et Droits fondamentaux, article premier, alinéa 2, stipule « La liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de la religion, sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public ».
La même loi fondamentale, en son Titre Premier, relatif à la République et à la souveraineté, article 2, énonce « le Gabon est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Il affirme la séparation de l’Etat et des religions et reconnait les croyances, sous réserve du respect de l’ordre public »
Curieusement, et aussi paradoxal que cela puisse l’être, dans cette République laïque qui affirme la séparation de l’Etat et des religions, où cohabitent Chrétiens, musulmans, Bouddhistes, Animistes, Athées et autres obédiences, dans le préambule de cette même loi fondamentale, il est également énoncé : « Le peuple gabonais, conscient de sa responsabilité devant Dieu et devant l’histoire, animé de la volonté d’assurer son indépendance et son unité nationale, d’organiser la vie commune d’après les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie pluraliste, de la justice et de la légalité républicaine ».
De quel dieu s’agit-il ici, Jéhovah, Allah, Bouddha, les mânes des Ancêtres, le bwéré, le Ngil ?
A cause donc de ce paradoxe et de toutes ces incongruités, les religions d’origine sémite ont de plus en plus de l’emprise sur l’Etat gabonais. Et toute dérive vers un Etat théocratique n’est plus à écarter. La confusion entre la gestion du temporel et du spirituel devient notoire.
Si sous Omar Bongo Ondimba et Ali Bongo Ondimba, l’islam était entré au cœur de l’Etat, au point où Le Conseil supérieur Islamique du Gabon était devenu presque une Institution républicaine, le christianisme, dans toutes ses variantes, est en train de le supplanter. Autant les Oceni et autres imam étaient puissants et incontournables avec le pouvoir déchu les évêques et autres prophètes autoproclamés ont pris le dessus dès l’amorce de la transition en cours.
Dans le cours normal de la vie, et ce depuis des années, les fêtes religieuses chrétiennes et musulmanes sont les seules qui sont célébrées dans le pays : Noel, Pâques, Pentecôte, Ramadan, Eid EL Kabîr et consorts.