Avril 994, les troupes du Front Patriote Rwandais(FPR), avec à leur tête le Général Paul Kagamé, sont à quelques kilomètres de Kigali. Constituées essentiellement de Tutsis qui étaient pendant de longues années refugiés en Ouganda où Paul Kagamé avait aidé Yoweri Museveni à s’emparer du pouvoir, après une longue lutte armée, elles étaient sur le point de venir à bout du régime hutu du Général Juvénal Habyarimana soutenu par la France et le Zaïre de Joseph Désiré Mobutu qui n’était plus en odeur de sainteté avec les Yankee, lesquels l’avaient armé pour assassiner( Patrice Emery Lumumba, avant de devenir l’homme fort du Congo- Léopoldville dénommé par après Zaïre.
De Mobutu Sessé Seko, ces Yankee n’en voulaient plus. Ils avaient désormais jeté leur dévolu sur un certain Yoweri Museveni aux commandes de l’Ouganda. C’est dans ce contexte qu’éclate la guerre opposant le FPR de Paul Kagamé et le régime Hutu de Kigali incarné par le Général Juvénal Habyarimana. Epaulés par l’Ouganda et soutenus par les Yankees, les hommes de Paul Kagamé volent de victoire. A Kigali, c’est la panique générale. Au sein du pouvoir Hutu, deux camps émergent. D’un côté les « Hutus modérés » et de l’autre les plus radicaux. Ces deux camps ne se font guère de cadeau, surtout que l’avion présidentiel transportant Juvénal Habyarimana et un chef d’Etat burundais avait été abattu dans le ciel rwandais par un missile, accuse-t-on du FPR. En représailles, la Première ministre du camp des « Hutus modérés » fut assassinée par les plus radicaux des Hutu. Sachant Kagamé et ses hommes aux portes de Kigali, débuta la chasse à l’homme. Des Tutsis furent pourchassés et massacrés par les hutus radicaux, au nez et la barbe des troupes françaises qui étaient stationnées dans le pays, en passant par le Zaïre de Mobutu Sessé Seko conformément à une résolution de l’Organisation des Nations-Unies. Et ce fut le génocide. Entre huit cent (800) et un million (1000.000) de Tutsis périrent, femmes, hommes, enfants et vieillards. Le cynisme avait atteint son paroxysme.
Avec toutes les preuves accablantes, la France a toujours nié jusqu’ici d’avoir couvert un tel génocide, jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron reconnaisse enfin, il y a quelques jours, que son pays et ses alliés auraient pu l’ « empêcher, mais ils n’ont eu la volonté de le faire »
Cela s’appelle un mea-culpa.