Le dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba est manifestement à l’offensive contre le CTRI. Après avoir démissionné du poste de 2è Vice-président du Parti Démocratique Gabonais que l’on voulait lui imposer de là- haut, probablement pour le neutraliser et freiner ses ambitions, il vient de rendre publique, sous la bannière du PDG, une grande affiche à travers laquelle il se dit « favorable » à une « Commission : Justice ; Vérité ; Réparation et Réconciliation ». Une affiche grandeur- nature dans laquelle il apparait tout souriant.
Ambitieux, fin stratège et ne reculant devant rien, il sait que c’est là le point faible du CTRI, et surtout du Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. En exigeant que l’on revienne plus particulièrement sur les tragiques évènements survenus dans ce pays en 2009 et 2016, il sait qui en est responsable. Il sait qui a fait couler le sang des Gabonais à ces époques.
Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit des crises postélectorales qui ont secoué le Gabon ces années, suite à des annonces des résultats de scrutins qui ne reflétaient nullement la réalité des urnes.
En 2009 par exemple, sur recommandation du candidat André Mba Obame, des milliers de Gabonais s’étaient massés devant le portail de la cité de la Démocratie où ils attendaient la sortie du Ministre de l’Intérieur de l’époque, Jean François Ndoungou, actuellement Président de l’Assemblée nationale de transition. En partant de la Commission Electorale nationale Autonome et Permanente (CENAP), ce dernier devait passer par là pour aller annoncer les résultats du scrutin présidentiel, et ces milliers de Gabonais l’y attendaient. Puis, tout à coup, aux environs de 5 heures du matin, ils furent chargés par des bataillons de l’armée de terre, des para- commandos et de la Garde Républicaine. La répression fut sanglante, avec plusieurs blessés. Ce fut le sauve- qui- peut. Blessé, Pierre Mamboundou par exemple fut obligé d’aller se réfugier non loin de là, à l’Ambassade du Cameroun. André Mba Obame en fit autant, quelque part, toujours non loin de.
2016, la répression fut encore plus sanglante au boulevard Triomphal de Libreville. Sachant Jean Ping vainqueur à l’issue du scrutin présidentiel de cette année et contestant les résultats annoncés par Pacôme Moubelet à la télévision, comme un seul homme des milliers et des milliers de Gabonais se soulevèrent. Il s’en est suivi une répression aveugle se soldant par des dizaines de morts et de blessés. Ceux qui s’étaient réfugiés au Quartier général de Jean Ping furent bombardés nuitamment par la Garde républicaine. Il eut encore des morts et plusieurs blessés. Pendant une semaine, des hommes cagoulés, habillés en noir semèrent la terreur et la mort dans plusieurs quartiers de Libreville.
Sachant que ceux qui ont orchestré cette répression sont aujourd’hui tapis dans l’ombre du CTRI, Alain Claude Bilié By Nze, non sans arrière -pensée, exige que l’on ouvre ce dossier avant toute chose. Curieusement, il n’est pas relayé par ceux qui refusaient en 2016 de s’asseoir face à des personnes qui avaient le sang des gabonais sur les mains.
Un gros caillou dans la chaussure d’Oligui Nguema.