C’est dans un faste qu’il sera difficile d’égaler et sous les lambris dorés du Palais de sports du Stade omnisports de Libreville qu’a eu lieu la cérémonie d’ouverture du dialogue national promis par les militaires. L’engouement était au rendez-vous et la mobilisation forte. Le Palais de sports était plein tel un œuf. Il a même refusé du monde. La détermination et l’espoir se lisaient sur les visages et les discours auguraient de lendemains meilleurs pour le Gabon. Il n’y avait aucun doute, quelque chose de nouveau allait naître de ces assises préparées depuis fort longtemps, presqu’au lendemain de la prise du pouvoir par les hommes en treillis. Des préparatifs qui ont débuté par l’appel à contribution lancé par le CTRI à l’endroit de tous les citoyens gabonais. Et ils ont répondu positivement et massivement, les citoyens Gabonais. Près de trente-mille (30.0000) contributions ont été envoyées à la commission mise en place au niveau du Ministère en charge de la réforme des institutions, pour la centralisation. Un décret signé par le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, fixant la date et déterminant le format a été rendu public.
La cérémonie du 02 avril dernier, au Palais de sports du Stade omnisports de Libreville, laissait donc croire que tout était fin prêt, que le train était déjà sur les rails, les militaires et le clergé ayant la réputation d’être très rigoureux en matière d’organisation. Raison pour laquelle tous les participants s’étaient rendus le lendemain au Stade de l’Amitié Sino- gabonaise d’Angondjé pour le début effectif des travaux, convaincus que qu’ils étaient que les choses plus sérieuses allaient débuter.
Une conviction douchée par une intervention inopinée de Madame la Ministre en charge de la réforme des institutions, Murielle Minkoué. Avec un ton que cette magistrate de formation a dû emprunter aux militaires, elle a fait-en marmonnant dans un premier temps sans micro et sans hautparleur : « Revenez lundi, la décision a été prise et sera enregistrée au journal officiel. Vous avez vos badges, la suite c’est une formation pour les membres des bureaux, des commissions et les autres seront appelés individuellement pour qu’ils reviennent ici pour la formation qui leur est destinée avant les travaux ». Pour avec mépris, arrogance et une morgue d’excès de suffisance, elle a poursuivi : « C’est le Comité pour la restauration des institutions (CTRI) qui convoque le dialogue. Donc permettez au CTRI de mettre son dispositif organisationnel pour le bon déroulé de cet évènement… »
Avant d’ajouter, toujours avec un air de mépris : « Nous avons vu comment se sont passées les différentes rencontres et à quoi nous avons abouti, nous ne voulons pas vivre les mêmes situations. Donc il faut que les Gabonais acceptent que celui-ci soit différent ».
Une manière de dire : » circulez, il n’y a rien à voir ». Si c’est cela « redonner la dignité à l’homme gabonais », il faudrait redéfinir le mot dignité. Une telle arrogance masque mal les carences et les insuffisances.
Ce n’est que ce matin 05 avril qu’un calendrier a été rendu public. C’est comme si on élaborait le calendrier d’une nouvelle année après avoir fêté le nouvel an.