La France a perdu du terrain sur le continent noir. Ceci est indiscutable et indéniable. Elle n’y a plus de chasse gardée. De plus en plus les peuples revendiquent le renforcement de leur souveraineté. Plusieurs facteurs les y poussent. De l’époque du mercantilisme esclavagiste au mercantilisme néocolonialisme, en passant par l’installation des comptoirs et des sociétés des traites, puis le colonialisme en tant que système d’exploitation et d’avilissement de l’homme noir, ce dernier n’a que trop souffert.
Le résultat est la situation de sous-développement devenu endémique en Afrique. Gouvernements imposés par l’Elysée, économies extraverties, aliénation culturelle, tel a été, pendant plusieurs décennies, le sort réservé aux anciennes colonies françaises d’Afrique.
Aujourd’hui, on assiste progressivement à l’éveil des Peuples. Mali, Burkina Faso, Niger, Centrafrique, cet éveil se répand telle une trainée de poudre. En avant-garde, les militaires. Les hommes en treillis ne veulent plus de l’ordre néocolonial et le font savoir de forte et belle manière. L’impuissance des troupes françaises stationnées sur le continent noir pour endiguer le péril djihadiste est venue encore renforcer le désamour entre l’ancienne puissance colonisatrice et les Africains.
Par les temps qui courent, il n’y a plus aucun képi tricolore au Mail, au Burkina Faso, au Niger et en Centrafrique. Le mouvement risque d’être contagieux et s’étendre à d’autres pays africains abritant des bases militaires françaises. C’est probablement en prévision de cette contagion que Jean Marie Bockel, le « Monsieur Afrique » d’Emmanuel Macron, parcourt depuis un certain temps des pays africains pour tenter de l’endiguer, en anticipant l’allègement de dispositifs.
Le danger serait de sortir de la gueule du loup pour rentrer dans celle du Lion. En d’autres termes, ce n’est pas parce que la France a failli qu’il faut pactiser avec une milice privée aux ordres d’un Etat, à l’exemple de celle du groupe Wagner qui reçoit ses ordres du kremlin.
La souveraineté des Etats appartient au peuple. Elle doit s’exprimer vis-à-vis de tout pays et se traduire par une diversification des relations au plan diplomatique, économique et culturel.
Aucun pays, fut-il une ancienne puissance colonisatrice, n’a le droit de l’aliéner.