Après le scrutin présidentiel : beaucoup de prétendants pour peu de places

Cela a été la ruée vers l’or. Comme des abeilles attirées par le miel, beaucoup de Gabonais, toutes catégories sociales confondues, ont eu une pensée (Ossimane) pour le partage du gâteau. Surtout que de la pâtisserie de Ngouoni, il leur est revenu que le «  pouvoir c’est comme un gâteau », quil suffisait de soutenir la personne qui le prépare et chacun aura sa part.

 Et voilà qui a suscité de l’engouement. Les appels à candidature fusaient de partout, les motions de soutien se sont multipliés, des clans aux contours ethniques ont donné de la voix, et cela a été la mobilisation générale derrière et autour du candidat Brice Clotaire Oligui Nguema. Certains se sont même suicidés politiquement en renonçant à leur propre être, à ce qu’ils sont, pour être de la partie. Tel est le cas de ces personnalités frappées d’inéligibilité par la nouvelle Constitution, du fait d’avoir un parent d’origine étrangère, en raison de leur statut matrimonial, de leur handicap physique, de leur résidence dans un pays étranger. Jean Ping, Barro Chambrier et bien d’autres qui sont en couples mixtes, ou qui ont des enfants métisses, lesquels ont-ils été sacrifiés, sont de ceux-là.

 Tel est également le cas de ces ex-opposants au régime d’Ali Bongo Ondimba qui prétendaient combattre pour que s’instaurent une véritable démocratie et un Etat de droit au Gabon et qui remuaient ciel et terre afin les élections soient organisées dans des conditions transparentes dans le pays.

 Finalement, pour des raisons purement alimentaires, ils ont validé une constitution qui concentre tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme, au mépris du sacro-saint principe de la séparation desdits pouvoirs, ils ont avalé la couleuvre du retour de l’organisation et de la gestion des élections au Ministère de l’Intérieur. Et désormais, pour eux, le Gabon s’est arrimé à l’attelage des démocraties modernes. C’est plus que jamais « passez, il n’y a plus rien à voir ».

Il n’y a pas que dans cette affaire-là, ceux qui ont eu une « pensée patriotique » (sic) pour le partage du gâteau. Les « Bâtisseurs », ces nouveaux francs- maçons du 21è siècle se sont ajoutés à la liste des prétendants. Truelles et équerres en main, ils affluent en ce moment sur les lieux de nombreux chantiers qui vont s’ouvrir, du moins espérons-le. Eux ne veulent pas tout simplement se  contenter du gâteau, mais tiennent à être présents au pied du mur.

Puis viennent de s’ajouter à cette même longue liste six (6) des candidats recalés à l’élection présidentielle. Ils se disent tous disponibles et prêts à accompagner le nouvel  heureux élu, y compris ceux qui le traitaient hier, et publiquement, de « menteur ».

Quels que soient donc la taille du gâteau et le nombre de chantiers à ouvrir, y’ aura-t-il de la place pour tout ce beau monde ? Pour être plus concret, combien y’ aura –t-il de places dans le prochain gouvernement, dans la haute administration pour accueillir toutes ces personnes qui se lèchent déjà les babines pour avoir leurs places autour de la mangeoire ?

 Cela risque d’être un véritable casse-tête chinois pour le pâtissier en chef.

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