Cela redevient glacial entre Paris et Alger

Entre la France et l’Algérie, c’est de nouveau, comme on le dit en Afrique des forêts : tu me frappes avec un régime de palme, je te rends avec le porc ’épic, c’est aussi tu me marques un but j’égalise, tu égalise, je te marque un nouveau but. La tension entre ces deux pays qui trainent un contentieux vieux de plusieurs siècles est montée ces derniers temps d’un cran. Le très conservateur et presque nazi Bruneau Reautaillault, l’acteur Ministre de l’Intérieur de François Bayrou et d’Emmanuel Macron l’a exacerbée. Ses coups de menton, ses effets de manche, ses rodomontades envers les immigrés sont légion et empoisonnent le climat entre son pays et les communautés étrangères qui y sont installées. De la chasse aux immigrés, il en a fait son cheval de bataille, supplantant ainsi le parti politique néonazi, le Rassemblement National, de la famille Lepen qui en fait sa marque de fabrique depuis plusieurs années.

Les faits se sont accumulés pour que l’on en arrive là. Tout a commencé avec la récente reconnaissance de la « marocanité » du Sahara Occidental – le Sahraoui- par l’Etat français. Ce qui frisait déjà une sorte de provocation, quand on sait que le dossier reste pendant au niveau des instances internationales, notamment de l’Onu.

 Jusque –là, par rapport à ce conflit qui oppose l’Algérie et le Maroc, par  Sahraouis interposés, la France a su garder une espèce de neutralité sans chercher à mettre de l’huile sur le feu. Position sage, quand on sait que ce contentieux historique est assez délicat à régler. Pendant très longtemps, le Sahara occidental est demeuré une colonie espagnole. Dans le monde entier, nul n’osait lever le moindre petit doigt pour sa décolonisation, surtout pas en France où le colonialisme est presque dans les veines de tout dirigeant. La preuve, ce pays de Charles De gaulle dispose encore, et jusqu’à ce jour, en ce 21è siècle, d’un vaste empire colonial dont il n’entend pas se débarrasser : les Antilles dites françaises, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Réunion et bien d’autres petites îles stratégiques en plein Océans indien et pacifique.

 Il a fallu que les Sahraouis, appuyés par l’Algérie, engagent eux-mêmes une lutte de libération nationale, pour que le royaume chérifien découvre que cette partie du Sahara lui appartenait. Et depuis lors, il  revendique sa « marocanité », au point de s’être substitué au colon espagnol. La défunte Organisation de l’Union Africaine avait été saisie en son temps de de ce dossier et avait tranché en faveur de l’indépendance de la République Arabe sahraoui dont le bras armé est le Polisario, et le Maroc s’était retiré de l’organisation panafricaine. Il est revenu grâce une diplomatie dynamique, parfois sur fond de chantages de la part de ses dirigeants. Jusqu’à ce jour, nul n’est sorti de l’auberge, ni les Sahraouis, ni l’Algérie, ni le Maroc, et le conflit s’enlise, la communauté internationale, dont l’organisation des Nations Unies, s’avérant elle-même impuissante.

Dans cette fourmilière que l’Etat français a mis récemment les pieds, afin de faire des yeux doux au Maroc avec lequel elle entretenait des rapports très tendus depuis un certain temps. La réplique de l’Algérie ne s’est pas faite attendre et tout s’est emballé à partir de là. Un Franco- algérien croupit en ce moment dans les geôles d’Alger, accusé et condamné pour avoir mené des activités subversives, selon la version officielle.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le très xénophobe Bruneau Reautaillault décide de faire arrêter un influenceur d’origine algérienne dans la banlieue de Créteil de Paris ; Et est venue la réponse du berger à la bergère. Une douzaine de fonctionnaires français a été expulsée du sol algérien. 24 heures après la réplique est venue de Paris. Une douzaine d’agents algériens a également été expulsée du sol français.

Jusqu’où pourrait aller l’escalade ? La question reste sur toutes les lèvres. Qui a intérêt à ce que la situation se dégrade de plus en plus. En tout cas pas la France qui appelle de tous ses vœux à la reprise d’un « dialogue franc » selon les propos de son ministre des affaires étrangères, Jean Louis Barreau qui effectue ces derniers temps des déplacements entre Paris et Alger
Il  y a un grand intérêt. Parce que des bords de la méditerranée et dans le désert algérien, gisent d’importants gisements d’hydrocarbures (pétrole et gaz), son pays en a énormément besoin. Tout comme ses opérateurs économiques guettent les gigantesques ports maritimes algériens.

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