De L’Ajev à Ossimane

L’histoire politique du Gabon tourne en boucle ces toutes dernières années. Le décor, les scénarii et les acteurs sont les mêmes, à quelque chose près. Au des 15 années qui ont suivi la disparition d’Omar bongo Ondimba, deux principaux acteurs ont émergé, son fils Ali Bongo Ondimba et son cousin Brice Clotaire Oligui Nguema. Le premier a accédé au pouvoir par dévolution monarchique, cependant que le second a perpétré un coup d’Etat militaire pour y arriver. Tous les deux chacun une cour de noblesse.

Pendant les 14 années de son règne Ali Bongo, pour parler d’abord de lui, s’est entouré de groupes de courtisans venant beaucoup plus de l’extérieur du Gabon et d’autres de l’intérieur. Il y a eu la fameuse « Légion  étrangère » dont le chef de file fut un certain Maixent Accrombessi. Cette « Légion étrangère » a recruté des serviteurs nationaux. Certains qui se veulent par les temps qui courent des inconditionnels du CTRI et donc de Brice Clotaire Oligui Nguema furent de ceux-là. Ils sont aujourd’hui ministres et présidents des institutions de la Transition, après avoir été hier de »s lèche-bottes de Maixent Accrombessi.

 La même « Légion  étrangère » a crée des satellites qui gravitaient autour d’elle. Le Mouvement des Amis d’Ali Bongo Ondimba, le fameux « Mogabo » en était un. Curieusement, ces amis d’Ali bongo Ondimba l’ont vite lâché dès la prise du pouvoir par les militaires, en dépit du cri de détresse qu’il leur avait lancé avec le fameux « Make  a noise » ; Personne ne l’a entendu, du moins ils ont tous fait la oreille et nul n’a bougé le moindre petit doigt. Où est passée leur amitié ? ce n’était que des profito-situationnistes, comme dirait Barro Chambrier. De vrais opportunistes dont devrait quiconque détient le pouvoir en République gabonaise.

Peu de temps avant son accident vasculaire cérébral, un autre groupe a émergé autour d’Ali Bongo Ondimba, celui de Brice Laccruche Alliangha le fameux et jadis très puissant « messager intime ». De véritables prédateurs des finances publiques, les membres de ce groupe.

 Regroupés au sein de l’Association des Jeunes Emergents Volontaires (AJEV), Brice Laccruche Alliangha et les siens drainaient les foules. Tout le monde avait fini par leur faire allégeance, les mêmes qui s’aplatissent aujourd’hui devant le CTRI et ses satellites. Des personnes que l’on peut considérer comme des notabilités de la République se prosternaient devant le « messager intime » (sic) ; Au cours d’une tournée républicaine entreprise au moment de ses heures de gloire, des clefs de certaines municipalités du pays lui furent remises.

Puis l’Ajev s’est éteinte, sur ordre de la « Young Team « de Noureddin Bongo Ondimba, alias « Nono ». Coachés par l’ex- première Dame, Sylvia Aimée Bongo Ondimba, les membres de cette « Young Team » devinrent les nouveaux maîtres du pays. Les mêmes, ceux-là qui adoraient avant-hier Maixent Accrombessi et hier Brice Laccruche Alliangha se sont mis au service de Noureddin et Sylvia et ne juraient plus que par Yan Ngoulou, Mvourandzambi, les frères Oceni, avant que le coup d’Etat du 30 août 2023 ne neutralise et ne mette hors d’état de nuire ces derniers.

La période de Transition instaurée après le coup d’Etat militaire du 30 août 2023 a fait germer d’autres groupes de profito-situationnistes et d’opportunistes invétérés autour du CTRI et de Brice Clotaire Oligui Nguema. Piloté par son frère Aurélien Mintsa mi Nguema, « Ossimane » est le plus actif. Comme l’Ajev hier, il draine du monde. Presque tout ce beau monde qui suivait Laccruche comme des abeilles attirées par du miel sont derrière Aurélien, plus particulièrement dans le Woleu Ntem où il est devenu le maître du jeu politique. Il est adoré, chouchouté et tout le monde lui apporte des régimes de banane, des paquets de manioc, des coqs et des moutons. L’Estuaire vient d’entrer dans la danse d’ « Ossimane. Des personnalisés d’envergure, hier des inconditionnels de l’Ajev, qui en avait « roi » viennent d’être  porte étendard d’Ossimane dans cette province, avec la bénédiction de barons locaux du régime d’Omar Bongo Ondimba, puis d’Ali Bongo Ondimba.

 Il ne leur reste plus qu’à remettre à Aurélien Mintsa mi Nguema les clefs de la ville de Libreville

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