La Coalition pour la Nouvelle République dans la tourmente

Entre l’allégeance au CRTI et la fidélité aux idéaux et objectifs pour lesquels la Coalition pour la Nouvelle République de Jean Ping s’est constituée, l’édifice se  fissure. Il est même au bord de l’effondrement.

 Cette coalition, rappelons-le, a vu le jour pour permettre à son prometteur, Jean Ping, à conquérir la victoire électorale que lui a volée Ali Bongo Ondimba en 2016. Beaucoup de ses soutiens de l’époque n’y ont pas cru, estimant comme Barro Chambrier, qu’il s’agit d’une « utopie », quand bien même il resté à camper un moment donné au bord la piscine de la résidence des Charbonnages du fils d’Etimboué. C’est cela même un opportuniste : jouer aux équilibristes sur une corde raide, tel un funambule.

Au bord de ladite piscine, des fidèles des fidèles y sont restés, ce pendant sept (7) ans, confiants qu’ils étaient que la « résistance » engagée portera ses fruits. Malheureusement en vain, jusqu’à ce que surviennent les évènements du 30 août 2023, lesquels ont mis terme à ladite « résistance ». Du coup, le patron de la CNR n’y a plus cru, les militaires lui ayant jeté une bouée de sauvetage pour en sortir. Pas la tête haute, mais en leur faisant allégeance.

 C’en était donc fini de la « résistance » et donc de la conquête du pouvoir .Il ne se rend plus aujourd’hui au Palais de marbre du bord de merde Libreville, rien que pour rencontrer le nouveau maître des lieux. Il n’y va pas, indiquent certaines sources, pour s’exprimer et négocier quoi que ce soit au nom de tous les membres de la Coalition, mais uniquement pour les intérêts de sa propre famille, dans le sens nucléaire du terme. Il n’y revient pas les mains vides. Il  parvient toujours à obtenir, çà et là, quelques strapontins pour des membres de ladite famille. Et cela a suffi pour qu’il enterre la hache de guerre, l’essentiel pour lui ayant été la chute d’Ali Bongo Ondimba. Et peu importe pour lui qu’un membre de la même famille l’ait remplacé sur le trône.

Parmi les fidèles des fidèles qui sont restés à camper au bord de sa piscine il y a, entre autres, les Vincent Moulingui Boukosso, Benoit Mouity Nzamba, Francis Aubame et bien d’autres encore. S’étant sentis floués, pour ne pas dire trahis, ces derniers ont alors créé une aile dissidente de la CNR.  C’est elle qui tire à boulets rouges ces derniers temps sur le CTRI.

 Elle avait combattu le projet, finalement devenu une loi, de l’actuelle constitution de la République gabonaise, en appelant à voter « Non » au référendum du 16 novembre 2024. Elle s’insurge actuellement contre le nouveau code électoral avec des arguments fort bien pertinents et elle dresse un bilan on ne peut plus sombre  de la transition politique en cours dans le pays.

Dans cette fragmentation de la CNR, il y a un mélange de divergence de ligne et des intérêts propres à chaque groupe à défendre.

 Pour Jean Ping, par exemple, lequel s’est voulu le « Président élu » des Gabonais pendant sept (7) ans, il n y a plus aucun espoir de briguer un jour, et de nouveau, le fauteuil présidentiel et encore moins de s’y asseoir. Il ne lui reste donc plus  qu’à négocier des espaces pour les siens au sein du nouveau sérail. Ce que Moulingui Boukosso et ses compagnons prennent pour une trahison doublée d’égoïsme. Et les deux s’éloignent vers l’infini.

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