Le nouveau et 3ème gouvernement Raymond Ndong Sima, du moins sous l’ère du CTRI- puisqu’il fut déjà pendant deux (2)ans Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba- ce nouveau gouvernement disions-nous, est présenté par certains comme celui qui va trouver, en un temps record, des solutions aux aspirations profondes et légitimes des Gabonais : circuler sur des routes praticables en toutes saisons ; manger à sa faim ; se faire soigner convenablement et à moindre coût ; scolariser ses enfants, être logé décemment ; avoir droit à la sécurité, aux loisirs et aux divertissements etc.
Et pourtant, il s’agit d’un gouvernement dont la durée de vie va être assez courte, puisqu’il s’agit d’un gouvernement, faut-il le rappeler, de transition qui ne mettra tout au plus rien que sept(7) ou huit(8) mois, sauf incident de parcours de la transition.
Une durée très courte pour réaliser des travaux d’Hercule à même de satisfaire tous les besoins suscités.
Très curieusement, d’aucuns font comme si le Gabon vivait une situation normale, avec un Président élu, et donc bénéficiant d’un mandat du peuple souverain, lequel aurait la latitude et les pleins pouvoirs de déterminer et de donner les grandes orientations de la politique de la nation ; et une équipe gouvernementale qui exécute.
Il faut reconnaitre et avouer que ce malentendu a été installé par les militaires auteurs du coup d’Etat du 30 août 2023 eux-mêmes. Ayant pris le pouvoir par la force, ils se comportent comme des élus du peuple auquel ils doivent rendre des comptes et se sont éloignés du coup de l’objectif qu’ils se sont eux-mêmes assignés : la restauration des institutions, en commençant par l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution, avant d’organiser des élections libres transparentes et inclusives.
En lieu et place de ce noble objectif, ils se mettent plutôt à initier de grands travaux infrastructurels, tel que pourraient les envisager un président de la république et un gouvernement dont les missions et les tâches s’inscrivent dans la durée, tout donnant ainsi l’impression qu’il ne s’agit plus d’une période de transition politique, mais plutôt d’un pouvoir acquis démocratiquement dans les urnes.
Beaucoup de Gabonais, y compris les plus avertis, ont alors l’impression que le gouvernement qui vient d’être constitué, presqu’à la fin de la transition, va s’installer dans la durée, en apportant des solutions aux problèmes qu’ils vivent pendant des décennies.
Moralité, ils attendent de Barro Chambrier, Nziengui[CM1] Nzoundou, Carmélia Ntoutoume Leclerc, Paul Marie Gondjout, Charles Mba Ekome, Marcel Abeke, Davain Akure, Adrien Nguema Mba, Jonathan Ignoumba, Charles Mba, Adrien Mougougou, pour ne citer ces anciens et nouveaux ministres ; on attend d’eux disions-nous, des exploits sur ce qui n’a pas pu être fait au Gabon pendant plus de cinq décennies, en matières de planification économique, de travaux publics, d’éducation nationale et d’instruction civique, de santé, de justice, d’énergie et d’eau, de dette publique, de chômage et d’emploi et de transport etc.
C’est vrai qu’en cette période euphorique de transition, avec un chef baptisé « Josué », il est permis de rêver, même au point de penser qu’il est possible de combler un retard de plus de cinquante ans en sept (7) ou huit (8) mois.
Même le fameux « Josué » n’a pas conduit le peuple hébreu vers la terre promise en un temps aussi court.
Sortir de ce rêve consiste donc à se rendre compte que le gouvernement qui vient d’être formé ne durera que le temps de tenir une élection présidentielle, conformément au calendrier que tiennent à imposer les militaires, maîtres du pays ; que ce n’est alors qu’un gouvernement de passage dont l’alchimie est faite de géopolitique, de considérations familiales, de dosages tenant compte du genre et autres ingrédients ; le tout donnant, comme d’habitude, une équipe pléthorique.