Ils sont déjà, et tous, en colonnes rangées et en rangs serrés, les mercenaires politiques de la République, prêts à lancer, à gorges déployées, des appels à candidature à la présidence de la république à l’endroit d’un candidat virtuel dont ils ont la conviction qu’il postulera.
Tous ont les yeux rivés vers le bord de mer de Libreville et salivent déjà des retombées qui en découleront. Au préalable, des associations claniques ethniques et provinciales avaient été préparées, avec pour chantres et théoriciens émérites du tribalisme, des individus de la trame de Marc Ona Essangui
Elles pullulent en ce moment, ces associations, dans le Woleu Ntem plus particulièrement, ainsi dans la Haut- Ogooué. Ces deux provinces du Gabon se disputant un « enfant du village », le Président de la transition.
Cet « enfant du village » que les uns et les autres poussent à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle, au nom des intérêts du clan, de l’ethnie ou alors de la province. Du coup, ces associations ethniques ont ravivé le repli identitaire.
On peut tout reprocher à Ali Bongo Ondimba, sauf une propension à entretenir des lobbies ethniques à sa solde. Autant il s’était appuyé sur une « légion étrangère » en tête de laquelle était placé un certain Maixent Accrombessi, puis sur des bandes de prédateurs de deniers publics à l’instar de celles de Brice Laccruche Alliangha ou de Sylvia Aimée Bongo Ondimba et son fils Noureddin ,la fameuse « Young Team » ; jamais il n’avait fait émerger des lobbies claniques ou provinciaux, voire même familiaux, du genre « Ossimane », ou encore « LRG », pour le soutenir.
Il y a là, que l’on le veuille ou non, un recul par rapport au pouvoir déchu. L’ethnisme prend de plus en plus place au centre de toute pratique et stratégie politiques. Il n’est pas de ce fait surprenant que ce ce soit des associations aux contours ethniques qui montent les premiers au créneau pour lancer des appels à candidature.
Il n’y a pas que ces associations. Des groupuscules abusivement appelés « partis politiques » s’activent eux –aussi dans des chaudières et autres habitations de fortune des quartiers sous-intégrés de Libreville leur servant de siège social. Des déclarations d’appel à candidature sont minutieusement, préparées. Bientôt les uns et les autres vont sortir du bois. Ce sera à qui fera la déclaration la plus flatteuse, la flagorneuse. Et ils savent le faire, ces groupuscules, puisqu’il fut de même avec Omar Bongo Ondimba, puis avec Ali Bongo Ondimba.
Le premier à avoir ouvert le bal de ces appels à candidature est Gervais Oniane de l’UPR . Il l’avait fait à Lambaréné, dès même les premières semaines de la Transition. Son parti politique s’étant renforcé depuis lors avec l’adhésion de plusieurs Pdgistes, il vient de le réitéré le samedi 11 janvier dernier au cours d’un meeting tenu dans la salle de Conférence de l’immeuble Arambo de Libreville ; Beaucoup barons Pdgistes du 2ème arrondissement de Libreville, attirés comme leur nouveau mentor par l’appât du gain. Parce qu’en matière, Gervais Oniane n’est pas à son premier coup.
« Conseiller stratégique » d’Ali Bongo Ondimba lorsque ce dernier officiait, pendant dix(10) années, à la tête du Ministère de la Défense-histoire de se préparer aux plus hautes fonctions de l’Etat- il fut en rupture de ban pour s’être porté candidat à une élection législative contre un candidat du Parti Démocratique Gabonais. Il rejoignit alors le CLR de Jean Boniface Assélé Onteinté pour une courte durée, avant qu’il ne pose ses valises à l’UNPR de Louis Gaston Mayila. Admirez le parcours du militant pèlerin.
Pas étonnant alors qu’il devienne aujourd’hui l’un des plus en vue thuriféraires du pouvoir militaire incarné par le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema surtout qu’en guise de récompense, il a été bombardé « Haut représentant du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat ».
A chacun ses moments de gloire.