L’année 2025 amorcée sera essentiellement politique. Et planent beaucoup d’incertitudes.
Incertitudes par rapport au nouveau code électoral qui sera offert aux Gabonais en guise de cadeau de nouvel an. Ce cadeau sera-t-il indigeste, au point de risquer de reproduire les mêmes effets, lesquels avaient conduit le pays au bord du précipice en 1993, 2005, 2009 et 2016 notamment ?
Le risque est majeur, ce d’autant plus qu’il y a de fortes chances que le Ministère de l’Intérieur, redevienne l’ administrateur et l’ organisateur principal de toutes les élections, l’histoire politique du Gabon post-Conférence nationale de 1990 enseignant que c’est de là que se sont toujours ébranlées les ondes à l’origine des déflagrations vécues dans le pays depuis 1993
Incertitudes également quant au calendrier électoral qui sera imposé aux Gabonais. Par quel scrutin va-t-on commencer ? Telle est la grande question que se posent beaucoup d’observateurs de la vie politique gabonaise. Apparemment, au sommet de l’Etat, on donne l’impression d’avoir déjà tranché. Ce sera l’élection présidentielle, compte tenu d’un certain nombre de préoccupations qui semblent être celles de ceux qui tiennent les leviers de l’Etat, dont la fin de l’état de grâce et le désamour qui s’installe progressivement entre eux et l’opinion.
Restent les conséquences qu’une telle option pourrait engendrer. Commencer par le scrutin présidentiel ne manquera pas de poser un certain nombre de problèmes. Dont celui des rapports qu’entretiendra celui qui sera élu à la tête de l’Etat et les autres institutions de la Transition qui, elles, n’auraient pas encore été renouvelées, plus particulièrement le Parlement et la Cour constitutionnelle. Le CTRI envisageant d’investir un candidat, et si jamais c’est ce dernier qui est élu, pendant combien de temps cohabitera-t-il avec un parlement et une cour constitutionnelle que ce CTRI aurait lui-même mis en place. Va –t-il s’en débarrasser le plus vite possible, ou alors proroger leur mandat, ce qui ne mettra guère un terme à la Transition ?
Si c’est maintenant c’est un autre candidat autre que celui du CTRI qui est élu, ce dernier, bien évidemment ne pourrait envisager de cohabiter avec les organes de la transition au risque d’un blocage institutionnel qui paralysera le fonctionnement de l’Etat.
Et dans tous les deux cas, devant quelle Cour Constitutionnelle le nouvel élu prêtera-t-il serment.
Toutes ces questions taraudent les esprits. Et beaucoup de personnes soutiennent qu’il vaudra mieux commencer par le renouvellement des assemblées locales, puis le Parlement et enfin l’élection présidentielle, même s’il faille prolonger la période de Transition de quelques mois.
Puis, il y a les incertitudes économiques et financières. De l’avis de plusieurs experts, dont ceux du FMI et des agences de notation, les perspectives en la matière ne sont pas bonnes pour le pays. Beaucoup de clignotants sont au rouge. La dette est toujours abyssale, la croissance stagne, le chômage des jeunes prend de plus en plus d’importantes proportions, la diversification de l’économie n’est pas toujours au rendez- vous.
Bien d’incertitudes donc en ces débuts d’année 2025 !