On aurait tout vu et entendu au Gabon et rien ne surprend plus avec ses acteurs politiques. Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016, le Quartier Général de Jean Ping, candidat, à l’élection présidentielle de cette année est pris d’assaut et bombardé par des forces de défense et de sécurité, plus particulièrement la Garde Républicaine. Il y a eu des morts et de nombreux blessés. L’émotion avait gagné le monde entier, tellement la barbarie fut à son comble. Le Gabon fut endeuillé et les familles meurtries. Nul n’en revenait et la stupéfaction se mélangeait à une très grande colère. A Paris, Washington, New- York et partout ailleurs, les images diffusées par de nombreux sociaux furent terrifiantes ; Et il eut forte mobilisation de toute la diaspora gabonaise essaimée dans plusieurs pays.
Du côté des forces qui soutenaient le candidat Jean, on prit très au sérieux ces évènements et on s’est organisé pour que justice soit faite. Une enquête à l’interne fut diligentée, rien que pour identifier les personnes décédées et surtout d’avoir le nombre précis. Il eut beaucoup de spéculations et même de la surenchère à ce sujet. Jusqu’à ce jour, rien n’est clair. Bien évidemment, détenant à cette époque le pouvoir suprême, Ali Bongo Ondimba et ses soutiens, dont la GR, ne pouvaient faire aboutir une telle enquête, laquelle risquait de les mettre en cause. De ce côté, c’était peine perdue.
Jean Ping et les siens avaient alors décidé de recourir à la justice internationale, en saisissant en occurrence la Cour Pénale Internationale et se nourrissaient de tous les espoirs qu’une telle démarche allait porter ses fruits. Des espoirs déçus. Au bout 16 ans, la démarche est restée sans effets et Ali Bongo, protégée par sa garde prétorienne se la coulait douce à Libreville, jusqu’à ce que survienne le coup d’Etat militaire du 30 aout 2023, perpétrée par la même garde prétorienne.
On s’attendait alors à ce que ce dossier soit exhumé et remis sur la table .Surtout que c’est un ex-opposant, naguère soutien de Jean Ping lorsque ce dernier avait déclenché une « résistance dont le but de s’approprier la victoire électorale que lui avait volé Ali Bongo, surtout que disions-nous, c’est cet opposant du nom de Paul Marie Gondjout, qui est devenu le Garde des sceaux, Ministre de la Justice.
Depuis lors, c’est silence Radio et du côté du bord de la piscine des Charbonnages et de celui de la chancellerie. Personne ne parle plus de la CPI. Les Gabonais assassinés dans la journée du 31 août et la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 ont été classés dans le registre des pertes et profits. Pertes pour les familles endeuillées et profit pour Jean Ping dont on dit qu’il aurait été dédommagé de tout ce qu’il avait perdu.
Tout ce qu’il peut offrir aujourd’hui à ces familles, après avoir fait allégeance à la Garde républicaine, c’est un arbre de Noel qu’il dressera au bord de sa piscine le 25 janvier 2025, apprend-t-on de sources très proches de lui. Lesdites familles sont priées de se faire enregistrer auprès de ses services pour aller se goinfrer de dindes aux marrons et de homard, le tout arrosé de campagne et de vin de bonne crue, à la mémoire des leurs. Quelle macabre blague !
Tous ceux qui sont morts leur en seront très reconnaissants.