Un jour, un bonhomme qui se promenait dans la nature se mit à perdre tous ses objets, dont son portefeuille qui contenait un peu d’argent. Ne comprenant rien de ce qui lui arrivait, il en fut complétement désemparé au point où il eut l’impression d’avoir perdu sa mémoire. Puis, il eut un besoin pressant, celui de faire des selles .Il se refugia alors dans un buisson pour se soulager. Ce qu’il ne savait pas, le bonhomme, c’est qu’il y avait un groupe de jeunes qui le suivaient et qui avaient pris la décision d’empoisonner sa vie toute cette journée.
Au moment où il se courba pour déféquer, perché sur un arbuste, ce groupe de jeunes mit une pelle sous ses fesses et récupéra ses selles, avant même qu’il ne se lève pour s’en aller. Ils le firent, ces jeunes, habilement et discrètement, sans qu’il ne s’en rende compte. Après s’être rhabillé, il se retourna pour jeter un regard là il était censé avoir déposé ses selles. Il n’y avait aucune trace. Dans le désarroi total, il s’écria tout en continuant son chemin : « Même mes selles, même mes selles… ».
C’est ce qui arrive aujourd’hui à Ali Bongo Ondimba, lequel doit probablement s’écrier : « Même mes plumes, même mes plumes.. . » après que l’on lui a volé tous ses oiseaux.
Il avait commencé par perdre sa santé physique à Ryad en Arabie Saoudite, lorsqu’il fut victime d’un très grave accident vasculaire cardiaque. Tout le monde, excepté quelques proches, le crut mort. Miraculeusement, il s’en remit partiellement après une longue période de convalescence à Casablanca au Maroc. Cependant de graves séquelles sont restées
Ce fut le premier lâchage. Il en fut très diminué, tant physiquement que cognitivement. Ce qui veut dire qu’il perdit une partie de son être.
Avec ce qui lui restait, il entendit, de nouveau, briguer le fauteuil présidentiel en 2023. Malgré de nombreux conseils qui lui furent prodigués et en dépit la désapprobation d’une bonne partie de l’opinion, il insista, ne comptant que sur la force des armes de sa garde prétorienne. Au moment de la proclamation des résultats de l’élection, le mois d’août 2023 dernier, cette garde le lâcha en perpétrant un coup d’Etat militaire.
Un deuxième lâchage après celui de son propre corps physique. Entre temps, la Grande loge du Gabon l’avait, elle aussi, lâché.
La série de lâchage continua avec le Parti démocratique Gabonais qui a fini par lui tourner le dos en ne regardant plus que du côté du CTRI et Brice Clotaire Oligui Nguema.
Avec ce parti politique dont il était le « Distingué Camarade Président », le divorce est définitivement prononcé et consommé. Ceux de ses cadres qui lui offraient des bœufs chaque fois qu’il se rendait dans leurs localités respectives se sont rangés du côté de Brice Clotaire Oligui Nguema.
Troisième lâchage
Il ne lui restait plus que son parc animalier et ces oiseaux qui l’égayaient dans sa résidence privée de la Sablière. Ces derniers vestiges de son époque glorieuse viennent de lui être arrachés. Et cela constitue le troisième lâchage.
Il doit donc probablement s’écrier : « même mes plumes, même mes plumes ».