Le « OUI » en contrepartie de pions poussés

La stratégie mise en place par certains vieux briscards  de l’ordre ancien semble être celle d’avoir envoyé les leurs à la soupe post-référendum, tout en assurant les arrières d’où poussent-ils des pions. Aussi, pendant toute la campagne référendaire, ils n’étaient pas, eux-mêmes et personnellement, à l’avant- garde. Ce sont généralement leurs lieutenants, pour ne pas dire leurs seconds couteaux, qui tenaient les troupes. Ce sont eux qui faisaient le job, et donc qui sont allés au charbon, en appelant à voter « OUI »

Une stratégie assez bien imaginée et huilée ,laquelle   a permis à ces vieux briscards de l’ordre ancien, qui ne jurent plus aujourd’hui que par le CTRI, d’être visibles, sans l’être , sur les écrans-radars de ce dernier.

 Ils ont ainsi mis aux avant-postes leurs différentes progénitures, aux fins de ne pas rater le partage du gâteau. Lequel gâteau n’est autre  que le gouvernement annoncé et pour lequel les spéculations vont déjà bon train. Des noms sont même avancés. Hormis les pions poussés par ces vieux briscards, il y a ceux de quelques prédateurs de deniers publics ayant eu maille à partir avec la justice, ainsi que ceux des membres d’une société civile ayant vendu leurs âmes une fois ils se sont retrouvés, par accident de l’histoire, au sein du sérail.  

 Une chose est alors sûre, ce partage va être difficile à faire, tant il y a de nombreux affamés de postes au sein des associations qui foisonnent ces derniers temps et derrière lesquelles profile l’ombre de personnalités bien connues de la scène politique nationale depuis un certain nombre d’années. A Libreville dans l’Estuaire, dans le Woleu Ntem, dans le Haut-Ogooué et dans bien d’autres provinces du pays, ces associations, généralement aux contours géo-ethniques, ont fleuri et germé de terre tels des champignons, peu de temps avant le référendum. Certaines ont été tout simplement réactivées. Pour s’assurer de la suite, il y en a qui font du Président de la Transition, le Président d’honneur de leurs associations et l’ont installé publiquement au vu et au su de tous. Dans le Canton Bissok du Département du Woleu (Oyem) et à Ngouoni dans le Haut-Ogooué, on en a la palme d’or.

Beaucoup d’affamés donc, pour quelques parts de gâteau. Les gouvernements gabonais, quoique toujours pléthoriques, ne peuvent offrir plus, d’une trentaine de places. L’administration centrale est, elle aussi, saturée. Sauf à sacrifier quelques directeurs généraux et autres. Et cela risque de faire grincer les dents et être préjudiciable au potentiel et probable candidat du CTRT à la prochaine élection présidentielle. Certains regretteront ainsi de s’être jetés à l’eau pour faire triompher la cause du « OUI », parfois sans même s’être imprégnés du contenu  de la nouvelle Constitution. Ce qui les intéressait, ce sont les dividendes post-référendum, ceux que doivent engrangés leurs mentors et eux-mêmes.

 Déçus, ils pourront aller vendre leurs services au plus offrant. Ainsi réagit tout mercenaire sans foi ni loi et surtout dans le cas d’espèce, sans conviction politique.

Le parrainage politique au sein de la famille, dans le sens nucléaire du terme, cela a toujours été une vieille pratique au sein du paysage politique gabonais. D’aucuns diraient même toute une culture. Un Bongo remplace un autre, un Ntoutoume Emane un autre, un Mboumbou Miyakou un autre, un Chambrier un autre, un Mamiaka un autre, un Myboto un autre, un Ping un autre, nous en passons ; D’une génération à une autre, des familles se recyclent au niveau des différentes sphères du pouvoir.

 Le référendum qui vient de s’achever aurait été la grande porte ouverte ayant permis  à certains vieux briscards de la vie politique gabonaise de faire entrer les leurs dans l’arène politique et les positionner dans la perspective, répétons-le, d’un partage du gâteau.

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