Involontairement, ils l’ont investi comme le principal, voire l’unique, adversaire du CTRI et donc de Brice Clotaire Oligui Nguema. Il, c’est Ali Claude Bilié By Nze. Normal, tous les ex-opposants d’hier ont trouvé leurs comptes avec le CTRI devant lequel ils se sont aplatis et se prosternent. Il y en a même qui se sont reniés.
Comme des baudruches, ils se sont tous dégonflés dès que les militaires leur ont proposé des strapontins et autres situations confortables. La transparence électorale, dont ils faisaient l’un de leurs principaux chevaux de bataille sous le règne d’Ali Bongo Ondimba, ne les intéresse plus. Et le fait que les militaires aient confié, à nouveau, l’organisation et la gestion des élections politiques est devenu leur dernier souci.
Ils ne se rappellent plus de l’époque où ils vilipendaient feu Antoine Dépadoue Mboumbou Miyakou, Jean François Ndoungou, Pacôme Moubelet et tous les autres ministres de l’Intérieur d’Omar Bongo Ondimba, puis d’Ali Bongo Ondimba, accusés qu’ils étaient de fraudes électorales massives. Ce temps est révolu avec le CTRI.
La « transparence électorale absolue », celle dont parlait l’Union nationale, le parti politique de Paulette Missambo, est désormais de mise et effective en République gabonaise. Du coup, ceux-là qui la réclamaient hier, et luttaient pour, peuvent désormais se féliciter de la manière dont s’est déroulé le dernier scrutin référendaire. Pour ces opposants repentis d’hier, tout s’est passé dans les règles de l’art. Et le Gabon, toujours selon eux, s’est arrimé à l’attelage des démocraties modernes.
Bravo. Quel pas géant en un temps record ! Trop facile !
Le Gabon est tellement devenu une démocratie et un Etat de droit garantissant toutes les libertés fondamentales que les mêmes opposants d’hier ne trouvent plus rien à dire ou à redire en ce qui concerne la séparation et l’équilibre des pouvoirs, sur la suprématie du pouvoir exécutif sur tous les autres, dont le législatif et le judiciaire .
Tout est désormais parfait en République gabonaise, croit-on savoir. Tous les droits civiques sont reconnus à tous les citoyens, même si certains ne peuvent se porter candidats à la magistrature suprême, parce qu’ils ont un parent d’origine étrangère, qu’ ils résident dans un pays étranger, qu’ils ont moins de trente-cinq (35) ans ou plus de soixante –dix (70) ans, qu’ils sont en situation de handicap, qu’ils ont un conjoint ou une conjointe d’origine étrangère, ou qu’ils ont un géniteur chef de l’Etat sortant.
Pour ces ex-opposants radicaux (sic) d’hier, il n’y a là aucune privation des droits civiques et tout cela relève de l’Etat de droit démocratique.
Et c’est parce que seul Alain Claude Bilié By Nze leur rappelle que c’est pour défendre tous ces valeurs et principes qu’ils étaient hier dans l’opposition, au moment où il était, lui, associé à l’exercice du pouvoir. Tout en assumant ce passé, avec ses tares et ses rares réussites, il leur demande de ne pas emprunter le même chemin et reproduire les mêmes tares.
Pour plaire au CTRI, et surtout à son chef, et conforter des positions acquises, tous lui tombent dessus à bras raccourcis, y compris des candidats à l’élection présidentielle de 2016 qui avaient été soudoyés pour aller assister à la cérémonie d’investiture d’Ali Bongo Ondimba, au moment où des familles gabonaises pleuraient les morts des tragiques évènements du 31 août 2016, des torrents de sang coulant encore dans les rues de Libreville[CM1] .Ils se reconnaitront. Ils ont été avec Ali Bongo à un haut niveau. Aujourd’hui, ils sont avec Brice Clotaire Oligui Nguema au même niveau.
Même des personnes, qui se sont faites une réputation en faisant du malheur des uns –les victimes du Covid 19- leur bonheur, s’y mêlent. Tel est le cas du fameux Foumboula. Un parfait inconnu avant que n’éclate la pandémie qui a dévasté le monde entier et pour laquelle il s’est illustré par des prises de position complotistes. Devenu un exégète des textes constitutionnels, son érudition ne lui permet guère de s’apercevoir que la nouvelle constitution, tous les pouvoirs ont été concentrés dans les mains d’une seule personne, le Président de la République, lequel détermine et exécute désormais la politique de la nation. Ce qui veut dire qu’il est en même temps Président de la République et chef du gouvernement, tout en ayant la mainmise sur le parlement devant lequel il n’est nullement responsable et dont il a la prérogative de dissoudre. Il a également la mainmise sur l’autorité judiciaire qu’est le Conseil supérieur de la magistrature. Certaines de ces dispositions n’existaient pas avant.
Au lieu de bien analyser tout ceci, démocrate qu’il se veut, il a pris plutôt un malin plaisir de s’attaquer à Alain Claude Bilié By Nze, se comportant ainsi comme cet idiot qui se contente de fixer son regard sur le doigt qui lui désigne la lune.