A la tribune officielle d’Oyem, là où a eu lieu le démarrage de la campagne référendaire dans la Province du Woleu Ntem, tout comme à Makokou , dans l’Ogooué Ivindo, le Coordinateur national de ladite campagne référendaire, celle des partisans du « OUI »,Monsieur Raymond Ndong Sima, a livré des messages d’un flou artistique qui traduit son embarras à argumenter à la faveur de son nouveau positionnement lui qui, hier encore, s’ opposait farouchement à toute hyper-concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme, le Président de la République.
Candidat à l’élection présidentielle d’août 2023, avant qu’il ne désiste à la faveur du candidat consensuel de l’opposition, Albert Ondo Ossa, il en faisait même son principal argument de campagne, son cheval de bataille.
Aujourd’hui, pour tenter de convaincre, avec beaucoup de difficultés, ceux qui ne le ne sont pas encore et qui le trouvent changeant, pour ne pas dire versatile, il use des lapalissades du genre : « il s’agit de se prononcer sur l’avenir du Gabon ». Une lapalissade qui ne précise guère de quel « avenir » est –il question.
Un « avenir » qui fait du futur Président de la République, le « Détenteur du pouvoir exécutif », le « Chef du gouvernement », le Président du Conseil supérieur de la magistrature, qui lui donne la prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale devant laquelle il n’est nullement responsable, sans oublier qu’il est en même temps le Chef suprême des armées ?
Ou alors un « avenir » qui garantirait la séparation et l’équilibre des pouvoirs et qui mettrait le pays à l’abri de toute dérive autocratique, voire monarchique ?
Habilement, l’ex- Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, celui –là même qui avait grandement le sourire aux lèvres lorsqu’il avait été nommé à ce poste, s’est bien gardé de donner des réponses à ces questions de fond.
Dans ce même flou artistique, et usant toujours des lapalissades, l’actuel Premier ministre de Transition fait savoir qu’ « il ne s’agit pas d’un vote qui oppose des personnes, mais d’un document dans lequel est consigné l’ensemble des règles sur lesquelles nous devons fonctionner et harmoniser notre vivre- ensemble ». Soit.
Cependant, ce qu’il ne dit pas Raymond Ndong Sima, c’est que dans ce « document », sont discriminés, exclus et privés d’un certain nombre de droits ; des citoyens Gabonais : âgés de moins de 35 ans de plus de 70 ans ; marié(es) à un ou une étranger(es) ; en situation de handicap ; résidant à l’étranger ; conjoints ou descendants d’ Chef de l’Etat sortant etc.
Avec une telle discrimination, quelle harmonie de vivre-ensemble peut-il y avoir dans un pays, quel qu’il soit ?
Sans aborder ces questions de fond, et il y a bien d’autres, Raymond Ndong Sima exhorte les populations à prendre part au vote, et surtout à voter pour le « OUI », sans pour autant leur dire pourquoi.
On le comprend !