On se demandait ce qu’il avait oublié de dire aux populations du Gabon profond, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour qu’il décide de repartir à leur rencontre deux mois après. A –t-on jamais évalué les coûts de telles randonnées qui, finalement, n’apportent pas grand-chose aux Gabonais !
Et très vite, on s’est rendu compte, de par les discours tenus à Mbigou et à Lebamba, qu’il s’agissait en réalité d’une croisade anti- Bilié Bilé By Nze, l’homme par qui viendraient tous les maux dont souffre le Gabon depuis son accession à la souveraineté internationale.
Depuis l’époque d’Oye Mba premier ministre, il est le seul, dit-on, qui aurait fait réviser plusieurs textes de Constitution, le dernier ayant été à l’origine du coup d’Etat militaire du 30 août 2023. En 8mois de primature, il aurait fait plus que Paulin Obame Nguema, Jean François Ntoutoume Emane, Jean Eyeghe Ndong, Paul Biyoghe Mba, Daniel Ona Ondo, Raymond Ndong Sima, Issoze Ngonde, Julien Nkoghe Bekale, Raponda Ossouka, en matière la manipulation de la Constitution
En d’autres termes, il aurait modifié la loi N0 3/91 du 26 mars1991 ; modifiée elle-même par les lois N0 1/94 du I8 mars 1994 ; N0 18/94 du 26 septembre 1995 ; N0 1/97 du 22 avril ; N014/2000 du 11ocobre 2000 ; N013/2003 du 19 août 2003 ; N0 047/2010 du 12 janvier 2011. Puis il y a eu celles de 2018 et 2023.
Sacré Bilié BY Nze ! Il aurait procédé à des modifications de la Constitution de la République gabonaise, pendant même qu’il n’était qu’un étudiant.
Voilà bien jusqu’où on peut amener les Gabonais à prendre des vessies pour des lanternes. Ne dit-on pas l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs !
De 1994 jusqu’à sa mort, Omar Bongo Ondimba a détricoté la constitution de 1991, celle qui avait instauré le multipartisme, imposé des élections présidentielles à deux tours de scrutin, limité le nombre de mandats du Président de la République à deux(2) avec une durée de cinq (5) ans chacun ,imposé également l’élection du Président de la Cour constitutionnelle par ses pairs, ainsi que celle du Président Conseil national de la communication (CNC) devenu Haute autorité de la communication (HAC)
L’artisan de tous ces détricotages, lesquels avaient fait du Gabon une monarchie de fait, s’appelait bien Omar Bongo Ondimba et non Alain Claude Bilié By Nze. Il l’avait fait avec la complicité active de tous qui se sont voulu des opposants radicaux de 2009 à 2023. Ceux-là qui sont aujourd’hui amnésiques de leur passé. Eux n’y étaient pour rien, les Jean François Ntoutoume Emane, Chambrier père et fils, Jean Eyeghe Ndong Paul Biyoghe Mba, Jean Ping, Zacharie Myboto, Jacques Adiahénot, Guy Nzouba Ndama –ce dernier a fait 20 ans au perchoir de l’Assemblée nationale, là où sont votées toutes les lois-Paulette Missambo, Séraphin Moudounga, Jean François Ndoungou, Julien Nkoghe Bekale ; tous les anciens Pdgistes devenus des affidés du CTRI et des Oligui-compatibles.
En 2016, après le coup de force électoral perpétré contre Jean Ping, il était devenu impératif de revisiter deux lois fondamentales : la constitution et le code électoral. Un dialogue politique national inclusif et sans tabou fut convoqué par Ali Bongo Ondimba, il faut bien le lui reconnaitre. Tous les sujets furent au menu, dont celui d’une révision constitutionnelle et consolidation de l’Etat de droit démocratique. Certains y opposèrent une fin de non- recevoir, estimant qu’ils ne pouvaient s’asseoir autour d’une même table avec des personnes ayant le sang des Gabonais sur leurs mains –curieusement ils y sont aujourd’hui, en très bonne place et la bouche pleine-
C’est à la suite de ce dialogue politique national inclusif et sans tabou qu’il avait été réinstauré dans la constitution les deux tours de scrutin à toutes les élections politiques. Comme il avait été limité à neuf(9) ans, non renouvelablesm, la durée de mandat des membres de la Cour Constitutionnelle. Nous vous passons toutes les autres réformes électorales, dont la création du CGE. C’était en 2017.
Six (6) ans après, sur initiative de la « Young Team », une « Grande Concertation nationale » eut lieu. Tout y été de nouveau décousu. Œuvre de la « Young Team » et ses complices de l’opposition qui se voulaient radicaux en 2017. Davain Akure en sait plus.
Nous en étions là, lorsque surviennent l’élection présidentielle du 27 août 2023 et le coup d’Etat militaire qui s’en est suivi. On apprend aujourd’hui que ce dernier a été perpétré contre Alain Claude Bilié By Nze qui, une fois de plus, voulait pérenniser l’ordre ancien.
Quid alors de la « Young Team » qui s’est retrouvé tout de suite en prison ? Quid d’Ali Bongo Ondimba jusqu’à ce jour privé de liberté ? Pourquoi a-t-on fait des propositions à Alain Claude Bilié BY Nze, dont celle d’accepter d’être le Premier ministre de la Transition, ou Coordinateur générale des Affaires présidentielles ou encore Président du Conseil économique, social et environnemental, si tant est que c’est lui qui était visé par le Coup d’Etat ?
Tout ceci éloigne du débat portant sur le vote de la nouvelle constitution.