Ces derniers temps, associations, partis politiques, personnalités politiques et autres lobbies ethniques se bousculent aux portes du CTRI pour lui exprimer un soutien, avec des mots tels que tout renard-flatteur, désirant vivre aux dépens de celui qui l’écoute, les aime. « Soutien inconditionnel », « soutien indéfectible », « soutien sans faille », tels sont ces mots. Même Omar Bongo Ondimba, du temps de sa superbe, de sa splendeur et de sa glorieuse époque, celle du parti unique triomphant, n’avait jamais été autant convoité et adulé.
Il ne se passe plus un seul jour sans qu’une association naisse, sans qu’une conférence de presse soit organisée, sans qu’une tribune soit publiée dans un organe de presse, le tout pour apporter un soutien au CTRI et à son chef, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema .L’on ne se réfère plus qu’à ce dernier dans tout acte de la vie quotidienne
Et cela a fini par agacer, et même à devenir contreproductif, en raison de cette multitude de soutiens, certains encombrants. Des soutiens qui sentent l’opportunisme à distance et qui respirent l’air du mercenariat politique. Des soutiens proclamés par des personnes au passé sulfureux ayant fait leurs premières classes à l’époque d’Omar Bongo Ondimba, se sont perfectionnées avec Ali Bongo Ondimba et acquis leurs hauts diplômes en matière de flagornerie. Elles ont tellement un savoir-faire tel qu’il est difficile de résister à leur charme. Ce sont elles qui, depuis un certain temps, déplacent le débat référendaire sur le bilan du CTRI et appellent à voter « OUI » avant même le début de la campagne électorale, en violant allègrement la loi. Ne leur parlez surtout pas de constitution, ils s’en moquent .Ce qui compte pour elles, ce sont les prouesses réalisées en un temps record par le CTRI et le Général Brice Clotaire Oligui Nguema : six cents (600) kilomètres de routes bitumées et bétonnées en moins d’un un an , de nombreux établissements scolaires et des hôpitaux construits, plusieurs bourses d’études allouées à de jeunes Gabonais, des retraités qui vivent désormais dans l’opulence après le relèvement de leurs pensions, plusieurs embauches dans la fonction publique et le chômage résorbé etc. Un bilan somme toute surréaliste.
Avant de les rabrouer, le CTRI leur a dans un premier temps prêté le Flanc en discréditant les partis politiques, tout favorisant l’émergence de plusieurs associations les unes, les mieux loties et les plus dynamiques étant proches familialement de son chef, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. C’est ainsi que l’Association « Ossimane », dont le Président de la Transition est lui-même le « Président d’honneur » s’est implantée et occupe le terrain politique dans le Woleu Ntem. Toute l’élite politique du septentrion en fait partie. On se marche sur les pieds, on tisse les intrigues et on se fait les coups pour accéder à un poste dans le bureau de ladite association. Même le PDG n’avait jamais été autant courtisé. Dans le Haut Ogooué, à Ngouoni plus précisément, l’Association « Tsoumou » a refait surface et fait de plus en plus parler d’elle. Et là aussi, son « Président d’honneur » n’est autre que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Toutes ces associations sont d’autant plus confortées que dans l’article 7 de la nouvelle constitution, il est écrit noir sur blanc : « la société civile est une composante de l’expression de la démocratie pluraliste (sic) et participative. Elle contribue au développement démocratique, économique, social, culturel, environnemental ». Un charabia pour embrouiller les cartes et mettre les associations de la société civile au même plan que les partis politiques.
Ils sont rabroués presqu’un peu tard, et même du bout des lèvres, après que se sont tissés autour du Président du CTRI des cercles concentriques de courtisans que sont, par ordre d’influence : les militaires membres du CTRI, le cercle familial, les associations et autres fonds de commerce politiques, les lobbies ethniques, les partis politiques –PDG et ex-opposants- les personnalités politiques. Du beau monde donc.
Et pourtant, avec le coup d’Etat salué dès le départ par plusieurs Gabonais, le CTRI n’avait pas besoins de tous ces soutiens opportunistes et encombrants.