Rien ne va plus entre le monde politique et les autorités de la Transition. Le ton monte et la fracture s’agrandit. La déclaration faite le ce lundi 21 octobre 2024 par celui qui est manifestement leur porte- parole, le Président de l’Union du Peuple Gabonais Loyaliste (UPG-L), David Mbadinga, en donne le ton. Très amers et visiblement remontés, ces partis politiques légalement reconnus fustigent leur « stigmatisation » et leur « marginalisation » de la scène politique nationale par le CTRI. Ils n’y vont pas avec le dos de la cuiller et condamnent le « recul démocratique » en cours dans le pays depuis que ce CTRI s’est installé aux commandes de l’Etat. Ils ne comprennent pas que ce dernier ait exclu la plupart d’entre eux du Dialogue national pourtant dit inclusif et que nul n’ait tenu compte des différents projets élaborés par eux dans le cadre du Conseil national de la démocratie (CND) : projet de constitution, projet de code électoral ; projet portant sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature ; projet de code électoral et de répartition des sièges par circonscription électorale.
Ils rappellent que lorsque le Président de la transition les avait reçus le 01 septembre 2023, peu de tel après le coup d’Etat militaire qu’ils ont salué ; ils se sont dit disponibles à participer à la mise en œuvre des réformes institutionnelles annoncées Ils étaient « convaincus », disent-ils, « que le CTRI pouvait faire bouger les lignes ».
Sans le regretter, ils constatent tout simplement que rien ne semble avoir été fait pour renforcer la démocratie et l’Etat de droit au Gabon, que la « restauration des institutions n’est pas au rendez-vous. Ils le déplorent fort bien en constatant, selon eux, le détricotage des acquis démocratiques » de plus de trente par le CTRI et ses affidés. Ils considèrent qu’il s’agit là d’une « provocation » et mieux, d’une « déclaration de guerre ». Entendant préserver et protéger ces acquis démocratiques, ils clament haut et fort que le « Gabon n’est la propriété de personne » et encore moins d’un « petit groupes d’individus mus par leurs seuls intérêts ».
Ils terminent leur déclaration en rappelant que lorsqu’un certain Albert Bernard Bongo, devenu El Hadj Omar Bongo, puis Omar Bongo Ondimba, avait accédé à la magistrature suprême en 1967, sa première mesure fut de dissoudre les partis politiques existants à cette époque. Ils craignent que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema suive ses traces et s’inscrivent dans la même logique et que cela ne produise le même effet : la dictature.