CTRI-PDG, « je t’aime moi non plus » : un allié très encombrant

« Il faut dire que ce n’est pas le CTRI qui a souhaité le soutien », dixit le Conseiller spécial, Chef du Département communication présidentielle, parlant du soutien proclamé solennellement et publiquement par le PDG au CTRI. Puis, il a ajouté « ils (les Pdgistes – NDLR-) se sont exprimés comme bien d’autres ».

Une telle déclaration aurait était recevable et crédible si elle avait été faite par le Porte- parole de la Présidence de la République, en même temps celui du CTRI, le colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi dans un de ses   « Communiqués 0000 », auxquels sont déjà habitués les Gabonais depuis la nuit du 30 août 2023.

Qu’à cela ne tienne, les intéressés aviseront et comprendront qu’entre leur formation politique et le CTRI, il ne s’agit, ni plus ou moins, que d’un « je t’aime, moi non plus ».

 Quant aux autres Gabonais, ils se posent un certain nombre de questions  dont celles qui taraudent les esprits après cette déclaration du Conseiller spécial, Chef du Département communication présidentielle. Par exemple :

– qui a fait appel à un certain nombre figures de proues du PDG lors de la formation du tout premier gouvernement de transition, et ils y sont toujours, occupant des portefeuilles stratégiques et sensibles : Intérieur et sécurité, éducation nationale, mines et hydrocarbures, eau et énergie, fonction publique, travail et emploi, la liste n’est certainement pas exhaustive ? Se sont-ils imposés au CTRI ou alors c’est ce dernier qui a fait appel à eux ?

 -lors de la constitution des deux chambres du parlement de Transition, qui a fait en sorte que les Pdgistes  en deviennent majoritaires, au point où ce sont eux qui occupent jusqu’à ce jour les perchoirs ?

 -après qu’Ali Bongo Ondimba a voulu rebondir politiquement en nommant, depuis sa retraite dorée de la Sablière, un directoire provisoire  du parti, avec comme 1er Vice –président un certain Alain Claude by Nze,  qui a nommé un directoire parallèle le même jour avec  cette fois-ci, comme 1er Vice- président, Paul Biyoghe Mba, et qui en est le Président ?

– qui a décidé le même jour, toujours, de l’exclusion de Marie Joséphine Nkama, alias Patience Dabany, sans avoir à attendre la tenue d’un congrès du parti ?

-qui a financé l’activité dite d’ « autocritique » que les Camarades de Louis ont eue dans le même temps au Jardin Botanique de Libreville, sous la houlette d’un certain Luc Oyoubi qui assurait l’intérim du Secrétaire Général assigné en résidence surveillée ?

– qui rémunère actuellement le personnel permanent du parti, y compris les secrétaires des fédérations sur toute l’étendue du territoire national ?

-qui a financé la dernière activité faste avec forte mobilisation, comme au bon vieux temps, activité dite rentrée politique du parti ?

On voudrait bien que beaucoup de Gabonais soient frappés de cécité politique, mais là, la ficelle n’est-elle pas trop grosse pour ne pas être visible ?

En réalité, après avoir beaucoup misé sur de multiples associations montées de toutes pièces çà et là, tout en considérant que les partis politiques n’étaient constitués que de « politicards », le CRTI semble s’être rendu compte que lesdites associations ne vaudront pas un clou lorsqu’il s’agira de grandes et importantes échéances politiques telles les élections . D’où le regain d’attention pour un PDG qu’il avait voulu tuer et enterrer. Et le revoilà aux devants de la scène politique, au grand dam de beaucoup de Gabonais qui rendent cette formation responsable de tous les maux qui  minent leur pays depuis plus d’un demi-siècle.

 Le CTRI s’est ainsi retrouvé entre le marteau et l’enclume. D’un côté, il y a le peuple gabonais qui exprime son désamour profond vis-à-vis du PDG, qui le haï et le voue aux gémonies, au point même d’avoir souhaité que cette formation politique soit bannie définitivement de la scène politique nationale ; et de l’autre côté, il y  a ce PDG, plus structuré que toute autre formation politique et pétri d’expérience.

 Apparemment, le CRTI donne aujourd’hui l’impression d’ignorer ce qu’en pense le peuple gabonais. Jusqu’où ira ce mariage de raison ou d’amour, c’est selon ?

L’histoire du PDG et du CTRI, comme dirait quelqu’un, c’est celle de la grenouille et du scorpion. Voulant tous les deux  traverser un étang d’eau profond, et ne sachant nager, le scorpion supplia la grenouille de le porter sur son dos. La grenouille s’en méfia, sachant le sort que lui a souvent réservé son ami de circonstance. Elle finit par céder sur insistance et garanties du scorpion. Arrivés au milieu de l’étang, ce qui devait arriver arriva, le scorpion ne tint pas parole et mordit la grenouille. Et tous les deux périrent noyés.

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