Le projet de constitution, revu et non corrigé par les deux chambres du Parlement de transition malgré les 801 amendements qui l’accompagnent, a finalement été remis publiquement et solennellement au Président de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une véritable boule puante. D’aucuns le qualifient même de patate chaude. La cérémonie avait quelque chose d’ésotérique, puisqu’il fallait être habillé en tenue de ville sombre (sic) et on n’y admettait point des téléphones portables.
Il pue tellement les effluves ce projet, qu’elles ont été senties par plusieurs personnalités et autres leaders d’opinion du pays qui, chacun à son tour, appelle à son rejet. Hervé Patrick Opiangah, Alain Claude Bilié By Nze, Pierre Claver Maganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, Mike Jocktane, Christiane Bitoughat, Samuel Ngoua Ngou, Moulingui Boukosso et sa Coalition pour la Nouvelle République (CNR) ; toutes ces personnalités leaders d’opinion, et autres regroupements politiques gabonais conseillent donc de rejeter un tel projet qui, s’il est adopté à l’état, risque de causer bien de dégâts au sein du corps social du pays. On peut penser tout ce que l’on veut de ces personnalités, sauf d’être des béni oui oui du paysage politique gabonais.
Leur liberté de ton est bien connue, ainsi que leur courage dans différentes prises de position. On peut s’en prendre, pour certains, à leur passé politique, les injurier, les couvrir de quolibets, les trainer dans la boue, toujours est-il qu’elles ont souvent exprimé ce qu’elles pensent, parfois en ramant à contre-courant.
Tel ne semble pas être le cas de ces autres personnalités du paysage politique et la société civile gabonais qui se renient, sont dans le déni de la réalité et de l’objectivité, lesquelles préfèrent se replier dans leurs ethnies respectives pour esquiver des débats de fond. Elles, se sont bouchées les oreilles et le nez pour ne pas sentir les effluves et ont cessé de se mirer au risque de se rendre compte qu’elles sont en situation de handicap.
Pour cette dernière catégorie de personnalités du monde politique et de la société civile du pays, ledit projet distille un puissant parfum à même d’attirer une large majorité de citoyens Gabonais. Un parfum qui sent une extrême personnalisation de la fonction présidentielle, pourvu que le futur candidat à ce poste vienne du royaume d’Engong où tout le monde se plie et se courbe sous les ordres du chef suprême Akoma Mba. Un parfum qui ventile de la discrimination sur la base des origines des uns et des autres, du statut matrimonial, de l’âge, de l’état physique, sans d’ailleurs épargner les ressortissants de ce royaume d’Engong.
Tout indique, et il est souhaitable d’être démenti, que le Président de la Transition, malgré les rejets qui s’expriment çà et là, est totalement déterminé à faire aboutir ce projet tant querellé. Il en fait une question d’honneur, puisqu’il émane de son « Dialogue national inclusif » d’Angondjé.
Peu importe donc ce qu’en pensent les Opiangah, Bilié By Nze, Ondo Ossa, Maganga Moussavou, Christiane Bitoughat, Mike Jocktane, Moulingui Boukosso , sa CNR, et bien d’autres. N’a-t-il pas le soutien de tous les Oligui-compatibles et surtout du peuple d’Engong !
Comme quoi, on serait revenu à la période durant laquelle le chien aboyait pendant que la caravane passait. On sait aujourd’hui ce qu’il en est advenu du Gabon postcolonial.