+-Alain Claude Bilié By Nze : alternative au pouvoir militaire, presque malgré lui.

Depuis le 30 août 2023, il s’est installé un monologue au sein du paysage politique gabonais. Normal, le coup d’Etat militaire avait pris tout le monde de court, y comprises certaines garnisons des forces de défense et de sécurité. Entre la surprise et l’émotion, les langues ont mis du temps à se délier. Il n’y a que les militaires et leurs supplétifs qui s’exprimaient d’une seule et unique voix. Tous vantaient les mérites d’un CTRI qui, selon eux, s’activaient à transformer radicalement le pays, en commençant par des réformes institutionnelles qui en fera un Etat de droit  démocratique. L’économie et social ne sont pas en reste. Pour eux, le pays est devenu un vaste chantier à ciel ouvert où se construisent de jour et de nuit des routes, des ruelles, des hôpitaux, des établissements scolaires, des édifices publics divers. Tout ceci germe de terre, tels des champignons.

 Au plan social, la vie chère n’est plus qu’un lointain souvenir, le panier de la ménagère étant devenu de plus en plus lourd. Le Chômage devenu endémique des jeunes suit désormais une courbe descendante à vous donner des vertiges. Les retraités vivent dans l’opulence. Les soins médicaux sont plus que jamais gratuits, ainsi que la scolarité des plus jeunes. L’insécurité qui était galopante est désormais derrière les populations des quartiers dits sous-intégrée des grands centres urbains du pays et il y fait bon vivre.

Un mirage ! Dixit Alain Claude Bilié By Nze dont la langue s’est vite déliée pour sortir les Gabonais des hallucinations et les ramener de l’au-delà du réel. Au cours de ses multiples sorties, à l’intérieur, tout comme à l’extérieur, du Gabon, il interpelle les miliaires pour leur rappeler de respecter leur engagement formel et solennel du 04 septembre 2023, celui de remettre le pouvoir aux civils une fois la transition terminée, ce après avoir restauré les institutions, tel qu’ils l’avaient promis dans la nuit du 30août 2023.

 Après avoir lu les premières moutures du projet constitutionnel, il fait le constat, partagé par bien d’autres, que ce projet est porteur de germes d’une autocratie dans le pays, après plusieurs années d’un régime presque monarchique des Bongo ; et que certains dispositions qu’il contient, s’il est adopté, sont mortifères, dans la mesure où ils sont discriminatoires, avec le risque de conduire le pays  vers des situations bien dommageables et irréparables.

 En d’autres termes, si d’aucuns faisaient l’amalgame et semaient la confusion sur les sujets qui feront l’objet de débats au cours de la campagne référendaire qui s’annonce, lui les a trouvés : le système politique proposé, les critères d’éligibilité à la Présidence de la république et l’amnistie à accorder aux auteurs du coup d’Etat du 30 août 2023.

Au lieu de lui apporter la contradiction, d’aucuns préfèrent l’attaquer personnellement et parfois sur sa vie  privée, sans doute par manque d’arguments. Et lorsque l’on lui répond sur la plan politique, on lui rappelle   qu’il aurait été l’un des piliers  du régime déchu, comme si ce n’était le cas de bien d’autres, et non des moindres, aujourd’hui convertis à l’oliguisme ambiant.

 Dommage  d’instaurer et d’entretenir en cette période de Transition, un débat de personnes, Oligui – Bilié, en  lieu et place d’un débat d’idées

Du coup, que l’on parle en bien ou en mal d’Alain Claude Bilié By Nze, ce dernier devient, que l’on le veuille ou non, et pour le moment, la seule alternative au pouvoir militaire[CM1] . N’en déplaise. Il apparait désormais comme le seul acteur politique de haut rang à même de réunifier un pays que l’actuel projet constitutionnel voudrait de plus en plus divisé, celui qui semble être capable  de redéfinir ce que signifie être un citoyen gabonais dans un Etat de droit démocratique.                            


 [CM1]n

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