Référendum : l’éventualité d’un « Non » et le raisonnement par l’absurde

Dire que le projet de constitution actuel est nocif, qu’il constitue un « danger » pour le Gabon, milite pour un retour des Bongo au pouvoir, tel est le raisonnement par  l’absurde que tiennent d’aucuns qui refusent de voir la vérité en face et qui ferment les yeux sur ce qui semble être effectivement dangereux dans ce projet.

A propos d’un hypothétique retour des Bongo au pouvoir, on croyait que le CTRI et le Général Brice Clotaire Oligui Nguema avaient libéré le Gabon et que cette situation s’avérait irréversible, surtout que derrière l’acte posé  et les politiques menées depuis lors, il y a dit-on, le soutien sans faille et indéfectible de tout le peuple gabonais, lequel ne peut voter, croit-on savoir, contre un projet proposé par ceux qui sont actuellement aux commandes de l’Etat.

 Par quelle porte passeront alors les Bongo pour se » réinstaller au pouvoir ? Par la force ? La GR et le CTRI leur barreront la route. Par les urnes ? Cela voudrait alors dire le peuple aurait désavoué leurs tombeurs, surtout lorsque l’on sait que ce sont ces derniers qui organiseront le scrutin, par l’entremise du Ministère de l’Intérieur.

Ce raisonnement par l’absurde est la traduction d’une certaine fébrilité qui est aujourd’hui celle des autorités de la Transition qui redoutent actuellement une éventuelle et possible victoire du « NON » et qui cherchent des arguments par anticipation pour justifier l’échec. Ils ont choisi de ce fait l’épouvante d’un retour des Bongo au pouvoir. Un vrai raccourci !

En d’autres termes, si tant est que, éventuellement et par malheur, les Bongo caresseraient le rêve de revenir au pouvoir, il va leur falloir emprunter l’une de ces deux voies qui paraissent d’avance bien verrouillées : les armes ou l’urne ?

 Dans le premier cas de figure, ils rencontreront le CTRI et la Garde républicaine. A moins que ces derniers lèvent le verrou et les laissent passer.

 Et dans le deuxième cas de figure, il y a le peuple gabonais qui ne voudrait plus en entendre parler et qui votera contre. Et si d’aventure ils passent, la voie leur aurait été ouverte, toujours par le CTRI et le gouvernement de transition qui organiseront les élections. Et cela ne sera possible rien que par un coup de force électoral.

 Quel que soit le cas de figure, ceux qui alertent aujourd’hui sur le danger que coure le Gabon d’adopter une Constitution qui instaure un régime présidentiel avec un Président-roi, presqu’un monarque, et qui contiendrait des dispositions discriminatoires, les quels créent des Gabonais de seconde zone, ceux –là qui alertent, disions-nous, seront toujours dans l’obligation d’interpeller les dirigeants du pays sur la dangerosité d’une telle constitution.

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