Leurs visages et leurs expressions trahissent l’opportunisme. Et ils ont tous la peau de « profito-situationnistes » comme dirait Barro Chambrier. Mieux, ils se comportent comme cet idiot qui fixe son regard sur le doigt, alors que ce dernier lui désigne la lune. Ils, ce sont les membres de la fameuse « Cellule de défense du Référendum ». Et dire que parmi ces derniers, il y en a qui n’ont vraiment aucun intérêt, mais alors aucun, pour que le projet constitutionnel actuel soit validé par le peuple gabonais. Malheureusement, leurs préoccupations alimentaires passent avant tout, y comprise leur dignité d’homme. Mais enfin qui au Gabon, s’oppose à la tenue d’un référendum pour que certains décident de la défendre ? Est- ce c‘est le référendum qui pose problème, alors le contenu que l’on voudrait donner à la Constitution à adopter ? En réalité, les défenseurs du référendum battent déjà campagne pour le « Oui » sans le dire. Cela s’appelle noyer le poisson dans l’eau, tout en sachant qu’il ne se noiera jamais. C’est le propre de tous ceux qui manquent d’arguments pour soutenir une position
Le débat actuel portant sur l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution de la République gabonaise a-t-il pour objet et but : l’identification de ceux qui ont commis des crimes rituels au Gabon, détourné les deniers publics, mal géré le pays du temps d’Ali Bongo ou qui ont été associés à l’exercice du pouvoir pendant les quatorze (14) que ce dernier a mis aux commandes de l’Etat. Si tel était le cas, beaucoup ayant fait allégeance au CTRI, compris nos défenseurs du référendum, se retrouveraient dans les geôles de la Prison Centrale de Gros-Bouquet. L’objet et le but ne sont pas le bilan du CTRI et du Général Brice Clotaire Oligui Nguema en un an de transition. Si ce bilan est globalement positif, et même élogieux tel que le présentent certains, tant mieux. Ce n’est là que le bien et la prospérité du Gabon, après plus d’un demi-siècle du système Bongo-PDG.
Et comme les autoproclamés défenseurs du référendum manquent d’arguments, il y a lieu de leur indiquer quelques pistes pour convaincre.
Par exemple, qu’ils expliquent aux Gabonais pourquoi le Président de la République, selon le projet de la nouvelle constitution, doit –il être le seul responsable d’un pouvoir exécutif mono-céphale, lequel concentre tous les pouvoirs dans ses mains, avec la prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale et de présider l’Autorité judiciaire, ce au mépris du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs ? Cela ne peut-il pas s’appeler un Président- roi, ou un monarque?
Autre piste à explorer, celle au bout de laquelle les Gabonais attendent des arguments : ils souhaitent savoir pourquoi et en vertu de quelle logique les citoyens d’un même pays, ayant les mêmes droits et devoirs, doivent-ils être catégorisés et classés dans des tiroirs, selon : qu’ils aient la double nationalité ; qu’ils aient résidé à l’étranger dans les 3 années précédant l’élection présidentielle ; qu’ils soient en situation de handicap ; qu’ils soient de père ou de mère étrangers ; qu’ils soient mariés à une ou un étranger(e) ; qu’ils soient âgé(es) de moins de 35 ans et de plus de 70ans ?
Toutes ces questions taraudent leurs esprits et ils en attendent des arguments.
Et enfin, cette autre et dernière piste : quels arguments justifient le fait d’accorder une amnistie inscrite dans la constitution à des militaires qui n’ont commis aucun crime, sinon celui d’avoir fait un coup d’Etat « sans effusion de sang, et qui plus est a « libéré » le pays, que cache cette immunité à vie ?
Au lieu de faire dans la diversion en usant des attaques personnelles et en dressant un bilan qui ne devrait pas être d’actualité, il y a là des pistes de réflexion pour les défenseurs du référendum et des arguments pour convaincre plus d’un Gabonais.